Sept lectures de l’hiver aux quatre coins du monde
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Emportez avec vous sept lectures pour l'hiver, qui offrent une exploration de diverses cultures à travers la littérature mondiale.
Yukio MISHIMA, Le Pavillon d'or, publié en 1956, traduit en français par Marc Mécréant et paru aux éditions Gallimard en 1961, régulièrement réédité depuis.
Le Kinkaku-ji (le temple du Pavillon d'or), situé à Kyōto, s’élève au cœur d’un des plus beaux jardins du Japon. Cet ensemble exceptionnel, baigné de poésie, a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 1994. L’écrivain Yukio Mishima, né en 1925, avait parmi ses ancêtres des samouraïs de l'ère Tokugawa. Après une éducation plutôt marquée par la culture occidentale qui baigne ses premières œuvres d’écrivain, il se tourne dans les années 1950-1960 vers la tradition classique japonaise. Son œuvre est à la fois empreinte de pessimisme et d’onirisme. Le 25 novembre 1970, il tente un coup d’État - symbolique et sans espoir - au quartier général du ministère de la Défense pour restaurer le Japon traditionnel et l’autorité de l'empereur, puis il se donne la mort par seppuku.
Dans Le Pavillon d’or, un de ses premiers romans lié à la culture japonaise, qu’il écrit alors qu’il a une trentaine d’années, il part d'un fait divers réel : l'incendie du célèbre chef d’œuvre par un moine bouddhiste en 1950. Il en fait un roman initiatique autour de la perception de l'esthétique. L’adolescent du roman, Mizoguchi, laid, pauvre et bègue, raconte son cheminement à la première personne. Il rêve de ce paroxysme de la beauté qu’est le temple du Pavillon d’or avant d’y entrer comme novice. Il exprime son parcours psychologique complexe au sein de la communauté des bonzes et nous fait ressentir son mal-être. Fasciné de manière exacerbée par la beauté, il se sent laid, physiquement et spirituellement, et commet alors l’irréparable…
Léopold Sédar SENGHOR, Éthiopiques, écrit entre 1947 et 1956 : c’est un recueil de poèmes publié en 1956. On le trouve aujourd’hui dans L’Œuvre poétique, coll. Points Poésie, Paris, éd. Points, 2020.
Né au Sénégal, en 1906, Léopold Sédar Senghor a poursuivi des études supérieures en France et a été reçu à l'agrégation de grammaire en 1935. Tout en enseignant les lettres et la grammaire, il a suivi des cours de "linguistique négro-africaine" à l'École pratique des hautes études et à l'Institut d'ethnologie de Paris. Fait prisonnier en juin 1940, libéré en 1942, il at participé à la Résistance. Entre 1944 et 1960, il occupe la chaire de "langues et civilisation négro-africaines" à l'École nationale de la France d'outre-mer. En 1945, il se lance lancé dans la politique. Élu député français du Sénégal, il a représenté la France dans plusieurs institutions internationales puis est devenu secrétaire d'État à la présidence du Conseil (cabinet Edgar Faure 1955 - 1956) avant d’être ministre-conseiller du gouvernement de la République française en juillet 1959. Après l’indépendance du Sénégal le 4 avril 1960, il est élu premier président de la république du Sénégal, puis réélu plusieurs fois jusqu’à sa démission le 31 décembre 1980. Son œuvre littéraire a été couronnée par de nombreux prix ; le 2 juin 1983 il a été élu à l'Académie française. Il est mort le 20 décembre 2001, auréolé de gloire.
Ce poète majeur, français et sénégalais, est un défenseur de la culture africaine. Il a contribué avec Aimé Césaire au mouvement de la "négritude". Trait d’union entre les civilisations de l'Afrique et de l'Occident, il a valorisé les le métissage et les valeurs universelles. Son œuvre est devenue un classique de la littérature francophone. Sa poésie a une dimension symboliste, musicale, lyrique et élégiaque, dont les rythmes évoquent des chants incantatoires. Allitérations, assonances et répétitions donnent le caractère des poésies. Comme l’écrit Senghor : "La reprise ou répétition est le tour le plus courant de la poésie négro-africaine. Elle a valeur incantatoire."
La faiblesse du cœur est sainte...
Ah ! Tu crois que je ne l’ai pas aimée
Ma négresse blonde d’huile de palme à la taille de plume
Cuisse de loutre en surprise et de neige du Kilimandjaro
Seins de rizières mûres et de collines d’acacias sous le Vent d’Est.
Nolivé aux bras de boas, aux lèvres de serpent-minute
Nolivé aux yeux de constellation - point n’est besoin de lune pas de tam-tam
Mais sa voix dans ma tête et le pouls fiévreux de la nuit !...
Ah ! Tu crois que je ne l’ai pas aimée !
Extrait du poème Chaka
En cette période de Noël, les jeunes enfants peuvent lire avec plaisir et curiosité : Léopold Sédar SENGHOR et Abdoulaye Sadji, La Belle Histoire de Leuk-le-Lièvre, coll. Afrique En Poche, Paris, Edicef, 2016. C’est un recueil de contes se déroulant en Afrique, avec Leuk le Lièvre, Bouki la Hyène malfaisante et Samba Nouveau-né, le petit d’homme qui deviendra roi, ami de Leuk. Le livre valorise le bien par rapport au mal, se fondant sur les qualités morales. Il servait de livre de lecture pour élèves du cours élémentaire de l’Afrique noire.
Pieds nus sur la terre sacrée, 1974, rééd. Coll. Albums et Beaux Livres, Paris, Denoël, 2011.
Si vous souhaitez mieux connaître l’histoire et la culture des Indiens d’Amérique du nord, ce livre reste un ouvrage de référence, un incontournable. L’anthropologue Teresa Carolyn McLuhan y a rassemblé des textes issus du patrimoine oral et écrit des amérindiens, dévoilant ainsi les caractéristiques de leur culture et offrant une vision authentique de leur civilisation. Celle-ci repose sur une harmonie entre l’homme et la nature, la terre devenant une création sacrée. Le livre est illustré par les photos de Edward S. Curtis qui pendant 30 ans visita plus de 80 tribus et collecta ainsi des milliers de clichés.
Les textes sont souvent mélancoliques car ils exprimant le désarroi de nations vaincues. Il en émane beaucoup de poésie, de sagesse et de beauté. En voici trois courts extraits :
"L'homme qui s'est assis sur le sol de son tipi, pour méditer sur la vie et son sens, a su accepter une filiation commune à toutes les créatures et a reconnu l'unité de l'univers ; en cela, il infusait à son être l'essence même de l'humanité. Quand l'homme primitif abandonna cette forme de développement, il ralentit son perfectionnement."
"Enfant, je savais donner ; j'ai perdu cette grâce en devenant civilisé. Je menais une existence naturelle, alors qu'aujourd'hui je vis de l'artificiel. Le moindre joli caillou avait de la valeur à mes yeux. Chaque arbre était un objet de respect. Aujourd'hui, j'admire avec l'homme blanc un paysage peint dont la valeur est exprimée en dollars !"
"Les vastes plaines ouvertes, les belles collines et les eaux qui serpentent en méandres compliqués n'étaient pas "sauvages" à nos yeux. Seul l'homme blanc trouvait la nature sauvage et pour lui seul la terre était "infestée" d'animaux "sauvages" et de peuplades "sauvages". A nous, la terre paraissait douce, et nous vivions comblés des bienfaits du Grand Mystère."
Mario VARGAS LLOSA, Qui a tué Palomino Molero ?, coll. Folio, Paris, Gallimard, 1989 et Lituma dans les Andes, coll. Folio, Paris, Gallimard, 1997.
Mario Vargas Llosa est l’un des écrivains les plus renommés de la littérature hispano-américaine, Prix Nobel de littérature en 2010.
Né le 28 mars 1936 à Arequipa, au Pérou, il est élevé par sa famille maternelle à la suite du divorce de sa mère. Après un passage à l’Académie militaire de Lima, où il fut envoyé dans l’espoir de réfréner sa vocation naissante d’écrivain, il étudie la littérature à l’université au Pérou, puis termine son cursus à Madrid où il soutient une thèse sur Ruben Dario. Il rejoint Paris où il exerce diverses professions, professeur d’espagnol, journaliste ou traducteur, et voyage ensuite en Europe.
Engagé politiquement comme beaucoup d’écrivains hispano-américains, il passe peu à peu du communisme au libéralisme et se présente à l’élection présidentielle péruvienne de 1990, soutenu par la coalition de centre droit, mais échoue au second tour, battu par Alberto Fujimori. En 1993 la nationalité espagnole lui est accordée et il vit alors entre Madrid, Lima, Londres et Paris.
En 2021 il est élu à l’Académie française bien que n’ayant jamais publié d’œuvres en français, langue qu’il parle toutefois couramment.
Mario Vargas Llosa est un écrivain prolifique, au style foisonnant et rythmé, empreint d’un humour incisif. Nous vous proposons de découvrir ses romans policiers dans lesquels il raconte les aventures de deux gendarmes péruviens, l’extravagant lieutenant Silva et le sergent Lituma, tout en dressant un portrait sans concessions du Pérou contemporain, de ses problèmes sociaux et politiques. Les intrigues sont palpitantes, avec suspense et rebondissements. Ainsi dans Qui a tué Palomino Molero ?, publié en 1986, les enquêteurs doivent percer les secrets d’une base militaire et d’une petite ville de province peuplée de personnages hauts en couleur. Dans Lituma dans les Andes, publié en 1993, nos deux héros sont confrontés à d’étranges disparitions dans un petit campement minier perdu au cœur d’une région montagneuse de la Sierra centrale….
Laure Dominique AGNIEL, Aux Marquises, Paris, L’Harmattan, 1998, rééd. Éditions Tallandier, 2016 (revue et complétée).
Laure Dominique Agniel, journaliste et réalisatrice, a vécu aux Marquises durant plusieurs années. Elle a participé à la création de Radio Marquises. Passionnée par la culture marquisienne, elle a réalisé de nombreux documentaires télévisés et a écrit plusieurs autres livres consacrés aux Marquises : Tahiti, Marquises, sur les pas de Gauguin, Paris, Editions du Garde-temps, 2003, Et ceux qui vont en mer, Paris, Robert Laffont, 2002.
Le livre se présente sous la forme d’une grande fresque qui fait revivre l’histoire de l’archipel, un des plus isolé au monde, un paradis écologique préservé : six îles habitées au milieu du Pacifique, à 1500 kilomètres de Tahiti et 6000 kilomètres des côtes américaines. L’autrice évoque les explorateurs intrépides, les chasseurs de baleines, les rois locaux, les missionnaires, les colonisateurs... On y côtoie Herman Melville, Victor Ségalen, Robert-Louis Stevenson, Jack London, Paul Gauguin et Jacques Brel… Loin des lagons bleus, Laure Dominique Agniel nous entraîne au cœur des forêts qui recouvrent les volcans éteints. Elle nous fait découvrir la culture maorie des 10 000 Marquisiens, citoyens français depuis 1945.
"Quelle histoire que celle de ces pionniers des mers venus d’Asie du Sud-Est il y a deux mille ans pour s’implanter au milieu de l’océan Pacifique et coloniser toutes les îles du monde polynésien, de l’ile de Pâques à Hawaï ! - Les Marquises ont attiré de tous temps aventuriers et artistes. Tous célèbrent la beauté de ces îles, dont la culture malmenée pendant la colonisation est aujourd’hui en pleine renaissance. Sculpture, tatouage, danse s’épanouissent dans un paradis écologique préservé."
Les documentaires de Dominique Agniel sur sa chaîne YouTube: http://www.youtube.com/c/DominiqueAgniel
Croisières culturelles
Croisière en Polynésie française, au départ de Papeete à Tahiti, puis croisière dans les îles Marquises à bord de l'Aranui, escales à Fakarava ou Kauehi, Ua Pou, Nuku Hiva, Hiva Oa, Fatu Hiva, Tahuata, l'Archipel des Tuamotou...
18 jours / 15 nuits
Rythme 3/5
À partir de
9 995 € / pers.3 départs programmés
Olga TOKARCZUK, Dieu, le temps, les hommes et les anges, Paris, Robert Laffont, 2019.
Olga Tokarczuk, née en 1962, a des origines polonaises et ukrainiennes, elle a été psychothérapeute et a soigné bénévolement des personnes souffrant de troubles mentaux. A partir de 1997, elle se consacre à l’écriture. Elle a été inspirée par William Blake (1757-1827), artiste britannique préromantique aux visions hallucinées, souvent bibliques et prophétiques. Autrice de romans très originaux, comme le conte philosophique Les Enfants verts (2016), un roman policier écologiste engagé et métaphysique Sur les ossements des morts (2010), et à un roman historique de 900 pages Les livres de Jakob (2014) qui nous plonge dans l’histoire du judaïsme au XVIIIe siècle, Olga a obtenu le prix Nobel de littérature 2018, décerné en 2019. Elle est féministe, pro-européenne et elle défend les droits des minorités en Pologne, s’opposant au parti très conservateur au pouvoir en Pologne.
Son roman Dieu, le temps, les hommes et les anges a été publié en 1996 et traduit en français en 1998. Il nous conduit à Antan "l'endroit situé au milieu de l'univers" avec ses quatre portes gardées par autant d'archanges. L'action se déroule en Pologne pendant les années 1910-1980, avec une dimension initiatique et allégorique. Un conte ponctué de purs moments d'émotion, de fragiles instants de vérité saisis au vol par une plume d'une fraîcheur et d'une originalité peu communes, celle d'Olga Tokarczuk, la romancière polonaise contemporaine la plus traduite dans le monde, récompensée du prix international Man Booker 2018.
"Antan a tout l'air de n'être qu'un paisible village polonais. L'existence y est ponctuée par le temps : le temps d'aimer, de souffrir puis de mourir. Antan est situé au centre de l'univers – cœur du monde, cœur des hommes, cœur de l'histoire. Mais qui préside à son destin ? Dieu, qui du haut des cieux lui envoie les maux et les bonheurs dévolus aux humains, ou le châtelain Popielski, envoûté par le Jeu du labyrinthe que lui a offert le rabbin et qui, d'un coup de dés, renverse peut-être l'ordre des choses ? Un homme se transforme en bête, les âmes des morts errent dans le bourg jusqu'à se croire vivantes, des animaux parlent à une vieille folle... Au cours ordinaire de la vie se substitue brutalement la guerre avec son cortège d'événements diaboliques."
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