Inde du Sud, religieuse, harmonieuse, sereine...
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L'Inde du Sud (Deccan en langue soufi) est un monde particulier. Les Indiens du Nord ont pour le sud une attitude un peu méprisante et c'est à tort. Un voyage dans la péninsule est un enchantement, il révèle un peuple intelligent, gai, décontracté et doté d'une culture riche et variée.
L'Inde du Sud (Deccan en langue soufi) est un monde particulier. Les Indiens du Nord ont pour le sud une attitude un peu méprisante et c'est à tort. Un voyage dans la péninsule est un enchantement, il révèle un peuple intelligent, gai, décontracté et doté d'une culture riche et variée.
Les Dravidiens, au teint plus sombre, constituent la majorité de la population, ils en sont fiers, non sans raisons, puisqu'ils furent parmi les plus anciens occupants du sous-continent indien. On entend dire que l'Inde du Sud respire l'harmonie, c'est vrai mais la première sensation qui s'empare de vous à la descente d'avion est olfactive ! Vous êtes accueillis par une odeur d'épices que dominent la cannelle et la cardamome et qui vous accompagnera tout au long de votre périple.
Les quatre états méridionaux que sont l'Andhra Pradesh, le Karnataka, le Tamil Nadu et le Kérala, marqueront votre imaginaire pour longtemps. Les mots qui les qualifient, outre l'harmonie, sont religiosité, indépendance, pacifisme, luxuriance et beauté.
Chaque côte a ses particularités : à l'est, la côte de Coromandel, baignée par les eaux du Golfe du Bengale, offre de magnifiques plages où s'égayent femmes et enfants aux saris multicolores. Vous êtes au Tamil Nadu dont la capitale culturelle est Madurai, berceau de la poésie indienne. Les plantations de théiers à flanc de collines fournissent du travail aux paysannes, revêtues de leurs saris colorés, qui répètent avec une grâce extrême les gestes ancestraux de la scueillette. Il y a aussi des cultures maraîchères, des plantations de coton, riz, canne à sucre, manguiers et cocotiers qui assurent aux habitants un certain confort de vie. Si petit qu'il soit, l'habitat offre un aspect paisible, entouré d'un lopin de terre où broute le buffle que l'on ira chaque soir baigner dans la rivière Kavéri. Parfois, cueilli et séché sur les talus, le riz est étalé sur la route pour qu'au passage des voitures, le grain soit séparé de sa tige. Au long de cette route qui vous mène de Madras (Chennai) à Pondichéry, vous croiserez parfois des processions de pèlerins, vêtus de couleurs vives (chaque couleur a son propre code) se rendant vers un site religieux pour accomplir un vœu à grand renfort d'aspersion d'eau, de pétales de fleurs et de prosternations.
Le long de cette côte sont situées les villes de Madras, quatrième ville de l'Inde par sa population. A l'origine, réunion de quelques villages de pêcheurs, elle est devenue tentaculaire sous la domination britannique, au temps de la Compagnie des Indes. De nos jours, c'est le conservatoire de l'incroyable héritage culturel tamoul. Moderne, de grandes sociétés tiennent leurs bureaux dans George Town, quant au Fort Saint George, il est devenu le centre administratif du Tamil Nadu. Puis Mahabalipuram, fief de l'hindouisme qui servit de résidence aux rois Pallava. Sur sa plage, la population vient, chaque matin depuis la nuit des temps, guetter le lever du soleil ! Vous êtes au pays des « premiers matins du monde » ! Pondichéry aura pour vous un petit goût de colonialisme à la française. Fondée par François Martin (y a-t-il un nom plus français?) Directeur de la Compagnie des Indes Orientales, en 1674, aménagée sur un plan en damier comme le préconisaient nos architectes sous Louis XIV, les rues portent encore des noms aux consonances françaises. Les élégantes demeures du quartier français, les larges rues bordées d'arbres, les bars et les cafés, le front de mer sur lequel s'impose la statue de Dupleix, certains vieux habitants parlant encore notre langue raffinée du XVIIIè siècle, les policiers coiffés d'un képi, l'émouvant cimetière français dont les tombes portent les patronymes des grandes familles françaises, gravés sur les pierres tombales envahies de poules et même de familles entières qui y campent : tout cela nous rappelle que la France ne s'est retirée qu'en 1954 (il y a 61 ans!) Dans ce Sud d'ailleurs on pourrait citer d'autres comptoirs ou simples entrepôts français de la Compagnie des Indes comme Karikal, Yanaon ou Mahé (de Mahé de la Bourdonnais).
Selon la carte politique dressée pour Louis XIV par le géographe Simon d'Abbeville, le Deccan du XVIIè siècle était une juxtaposition de royaumes qui ne s'entendaient pas forcément entre eux. Pourtant une sorte d'union s'était faite autour de l'hindouisme pour créer un rempart face aux musulmans qui avaient envahi le reste du pays apportant avec eux une culture riche et originale, épaulée par des relations commerciales. Ce n'est donc qu'à la fin du XVIIè que les armées du Grand Moghol Aurangzeb, empereur musulman du Nord, réussirent à pénétrer dans le Sud dont la richesse dépassait les frontières. Les artisans de la côte de Coromandel, réputés pour la réalisation de magnifiques toiles peintes, les mines de diamants de Golconde faisaient rêver les aventuriers du monde entier, tout comme l'acier damassé… Au cours du XVIIIè s., malgré le démantèlement des sultanats, lors des conquêtes britanniques, certains états connurent un nouvel essor. Sur les cendres de Golconde naquit Hyderabad dans l'extrême sud. Vers 1760, le royaume de Mysore, plus au Nord, s'épanouit, rallié aux français lors des guerres indiennes franco-britanniques. L'Islam resta maître du Deccan jusqu'en 1950. Les musulmans favorisèrent l'architecture, l'art de la calligraphie, l'enluminure mais aussi la poésie et la littérature.
Lorsque vous aurez épuisé le foisonnement de temples, palais, centres de pèlerinage, lorsque vous serez saturés de foule, alors vous parviendrez avec ravissement au Kérala, pays de lacs, de lagunes et de végétation tropicale. Cet état possède plus de merveilles naturelles que de sanctuaires. Remontant la côte de Malabar vous arriverez à Trivandrum, capitale du Kérala et « ville sainte d'Anantha » le fameux serpent à mille têtes de Vishnou. C'est l'occasion de visiter le seul temple du Kérala à posséder un gopura, l'Anantha Padmanabhaswamy Temple. Aux environs la côte offre de splendides plages comme à Kovalam ou Varkala. Plus haut, sur la côte, est Allepey, sorte de Venise indienne au cœur des « backwaters ». Vous y naviguerez à bord d'embarcations au toit natté qui rappellent un peu les sampans de Chine. La vie se déroule sous vos yeux, trépidante, commerçante. Le précieux coir, fibre de noix de coco, part de là pour le monde entier qui en fait des cordages, tapis et paillassons. Les bateaux se croisent, le spectacle est sans cesse renouvelé. Outre cette balade aquatique le Kérala (qui mérite à lui seul un voyage) vous présentera des villes inoubliables comme Cochin, ancien comptoir de la course aux épices, posé sur un estuaire donnant sur la mer d'Oman avec sa cathédrale Saint François, datée de 1510 et aussi une synagogue, des mosquées, des temples brahmaniques, un palais hollandais, des églises portugaises, Cochin démontre au monde entier que la tolérance et la générosité font la grandeur d'un peuple.
Bientôt, le paysage tropical fait de cocotiers puis de forêts d'hévéas et de tecks, fait place aux plantations de thé, café, poivriers, cardamome. Vous arriverez à Périyar, sanctuaire de faune et de flore, l'une des réserves naturelles les plus riches de ce continent qui cache dans son cœur un grand lac de 31 km de long que vous parcourrez en barque dans la soirée pour assister au spectacle d'animaux sauvage venant s'abreuver. Verrez-vous des éléphants, des léopards, des tigres ou des ours ou simplement des singes, écureuils volants ou daims aboyeurs ? Tout cela est possible... Des éléphants, vous en verrez beaucoup en Inde du Sud et particulièrement au Kérala où ils jouent un rôle primordial dans la vie quotidienne et dans les fêtes. Vous les croiserez transportant les habitants et aidant aux travaux agricoles, ils ont leur place dans les cérémonies revêtus de lourds caparaçons ouvragés. De retour à votre hôtel n'hésitez pas à vous rendre dans une de ces échoppes pour profiter d'un massage ayurvédique. C'est au Kérala qu'une branche de cette médecine a vu le jour, grâce à Vaghbata, disciple d'un médecin bouddhiste. Plus qu'une médecine, c'est presque un art de vivre. Au Kérala, le massage s'exerce par un traitement en cinq points qui agit à l'aide d'huile infusée de plantes et de lait. Un régime spécial peut accompagner les massages pour guérir certains maux. Dans tous les cas, ces massages contribuent à diffuser en vous un état de grâce que l'on ressent au cours de ce voyage en regardant simplement autour de soi.
Si l’Inde du Nord est un choc esthétique avec le Rajasthan, pays des Seigneurs, l’Inde du Sud pourrait être comparée à une Suisse de l’Océan Indien.
I. Aubert
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