L’artiste voyageur et son carnet de croquis
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Alors que les artistes et les architectes de la Renaissance se mettent à voyager, le carnet de croquis qui les accompagne immanquablement apporte un éclairage fascinant sur leur vision et leur inspiration.
Avant que les artistes ne voyagent, le carnet de croquis est déjà utilisé. Le plus ancien exemplaire connu appartient à Villard de Honnecourt, un maître-d’œuvre du XIIIe siècle. Il s’agit d’un carnet de feuillets de parchemin, d’une dimension de 14 sur 22 centimètres, contenant près de 250 dessins divers : des personnages, des allégories, des scènes religieuses, des planches naturalistes, des machines schématisées et des croquis d’architecture. Les carnets de croquis comme celui-ci servent de répertoire de formes, de banque d’images personnelle, et de supports d’idées.
Villard de Honnecourt , Album de dessins et croquis
A la Renaissance, il devient coutume pour les peintres et les sculpteurs de voyager pour s’instruire, étudier les œuvres de leurs contemporains et les productions antiques. Ils se déplacent aussi en fonction des travaux qu’ils peuvent trouver et des invitations qu’ils reçoivent. Ces voyages sont bien documentés : par les lettres de recommandation émises par un seigneur protecteur pour un autre, les lettres d’invitation, de candidature, d’embauche, de correspondance personnelle… Et bien sûr par les œuvres produites par les artistes, qui s’inspirent de ce qu’ils ont pu voir — qu’il s’agisse de paysages, de monuments ou d’œuvres déjà existantes. Les biographies de Vasari (1511-1574) mentionnent ses propres déplacements mais aussi ceux de certains de ses contemporains. L’immense majorité des voyages des artistes (y compris des Italiens) se font en Italie, à Rome, Florence, ou Venise notamment, et le reste en Europe – excepté pour Gentile Bellini, qui a séjourné un temps à Istanbul. Plusieurs étapes jalonnent les voyages, et chacune peut durer plusieurs années en fonction des occasions qui se présentent à l’artiste.
Le carnet de croquis leur est alors essentiel pour capturer ce que les artistes voient et concevoir leurs propres créations. Ils y dessinent à la plume ou au calame (un roseau taillé que l’on plonge dans l’encre). Grâce à tout ou partie de ces précieux documents, l’on peut remonter aux origines et inspirations d’œuvres d’artistes célèbres : Pisanello, Bellini, Giorgione, Donatello… Mais les carnets de croquis ont aussi accompagné les voyages de personnages moins illustres, mais tout aussi dignes d’intérêt. Le carnet de Pierre Jacques, sculpteur rémois ayant séjourné à Rome dans les années 1570, contient à la fois des éléments du paysage urbain (églises, monuments, places…), et de très nombreuses œuvres et antiquités que le sculpteur a découverts dans des collections privées. Gilles Marie Oppenord, lors de son séjour à Rome, de 1692 à 1699, croque la structure et les ornements des édifices de la Ville éternelle. Ces deux exemples de carnets de croquis sont d’une grande valeur, notamment parce qu’ils sont complets. La plupart ont été démembrés, souvent par les artistes eux-mêmes pour plus de praticité ; de nombreux feuillets n’ont donc jamais été retrouvés. Heureusement, de nombreux feuillets sont bien arrivés jusqu’à nous, et sont à la fois les témoins du visage des monuments et des villes de la Renaissance, et ceux des processus créatifs qui guidaient les artistes.
Anna F.
Et puisque tant de ces artistes trouvèrent à Rome leur plus grande source d’inspiration, prolongez ce voyage au cœur de la création en découvrant la Ville éternelle avec nos conférenciers Intermèdes.
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