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1919-2019, un siècle de Bauhaus

1919. L‘Allemagne sort meurtrie de la Première Guerre mondiale. Le pays est plongé dans le chaos. L‘heure est à la remise en question de toutes les valeurs et structures en vigueur jusqu‘alors. C‘est dans ce contexte, propice au renouveau, que voit le jour l‘école du Bauhaus, dont l‘Allemagne célèbre le centenaire cette année.

La fondation du Bahaus

Fondé à Weimar, le Bauhaus (la « maison du bâtiment ») ouvre ses portes le 12 avril 1919. Il est le résultat de la fusion de l‘académie des Beaux-Arts et de l‘école d‘arts appliqués de cette petite ville de province au riche passé culturel, jusqu‘alors dirigées par Henri van de Velde, qui fait de l‘architecte Walter Gropius son successeur et lui donne libre cours de réformer l‘enseignement à sa guise. Dans un manifeste le directeur fait part de son objectif : rassembler toutes les formes d‘art et les concentrer vers l‘architecture comme but ultime.

Il soutient en outre que l'art et l'architecture doivent être en mesure de s'adapter aux nécessités et à l'influence du monde industriel moderne, et que la qualité d'une création dépend de l'harmonie entre l'esthétique et la technique. Il met sur pied un enseignement artistique fondé sur une formation manuelle, couvrant le plus grand nombre d‘activités possible.

Le cours préliminaire en constitue le fondement : un lieu d‘expérimentation devant permettre aux élèves de définir leurs préférences, une sorte d‘ « éducation créatrice » où l‘attention est portée aux textures, aux matériaux et aux couleurs. Il s‘agit là sans doute de l‘innovation pédagogique la plus importante apportée par le Bauhaus, qui propose non seulement des classes de sculpture, de peinture et d'architecture mais aussi des cours d'arts décoratifs, de typographie ou encore d'arts appliqués à l'industrie et au commerce. L'association de toutes ces disciplines doit mener à la « construction du futur ».

Gropius veut rompre avec le passé et ses habitudes académiques. Aux termes de « professeur » et d‘ « élève », il préfère ainsi ceux de « maître » et d‘ « apprenti ». Il réussit en outre à rassembler autour de lui une équipe internationale constituée des plus grands artistes du moment : Johannes Itten, Lyonel Feininger, Gerhard Marcks et Adolf Meyer dès 1919, qui seront rejoints plus tard par Georg Muche, Paul Klee, Oskar Schlemmer, Wassily Kandinsky et Làszlô Moholy-Nagy.

Couverture du catalogue de l'exposition Bauhaus de 1938 au MoMA à New-York

Bahaus

Le bahaus : Art et Technique

L‘année 1923 marque une première césure dans l‘histoire du Bauhaus. Il abandonne la conception d’un art permettant un renouveau de l’homme par la fusion de l’art et de l’artisanat pour se tourner vers l’idée de production et d’industrialisation par le biais de la machine, l‘idéal étant de trouver une adéquation entre le matériau, la forme et la fonctionnalité. Le mot d‘ordre est désormais : « art et technique, une nouvelle unité ».

Ce changement d‘orientation est officialisé dans le cadre de la première grande exposition du Bauhaus, organisée à Weimar à l‘été 1923. Il s‘agit d‘une vitrine d’importance pour l‘école, Gropius espérant lever des fonds et trouver de nouveaux commanditaires. L‘école y présente la « Haus am Horn » : une maison modèle, destinée à être produite en série ; le prototype d‘un habitat économique, pratique et hygiénique.

Afin d‘atteindre une indépendance financière, le Bauhaus doit produire des objets manufacturés réalisés à partir de prototypes élaborés à l’école pour être ensuite industrialisés. Il doit de plus faire face à l'opposition des autorités municipales et régionales conservatrices qui réduisent drastiquement son budget.

Gropius cherche donc une autre ville voulant l‘accueillir. Il choisit Dessau, bastion socialiste industriel au sud de Berlin, où le Bauhaus s‘installe au printemps 1925. C‘est ici qu‘il acquiert sa renommée internationale.

Gropius conçoit un bâtiment en verre et en béton pour accueillir l‘école. L‘ensemble absolument novateur est à la fois complexe, ouvert, fluide et transparent, à l‘image de l‘enseignement prodigué au Bauhaus. Il abrite les ateliers collectifs et l‘administration, l‘atelier d‘architecture – créé à Dessau, qui n‘existait pas à Weimar ! - mais aussi une cantine, une salle de spectacles et des logements pour les étudiants.

Chacune des ailes se distingue clairement des autres et affiche à l’extérieur sa fonction interne. A proximité de l‘école sont édifiées les maisons des maîtres : quatre pavillons dont un individuel et trois doubles qui prennent le nom de leurs habitants : Gropius, Moholy-Nagy/Feininger, Muche/Schlemmer et Kandinsky/Klee.

C‘est à Dessau que voient le jour les objets alliant fonctionnalisme et esthétique qui font jusqu'à aujourd'hui la renommée du Bauhaus, les plus célèbres étant sans nul doute les chaises tubulaires conçues par Marcel Breuer en 1926. C‘est également à Dessau que le Bauhaus réalisera entre 1926 et 1928 son plus grand projet d‘habitat, la cité de Törten, composée de 314 maisons individuelles, chacune à deux étages avec jardin, toutes réalisées en éléments préfabriqués standardisés. C‘est ici que le Bauhaus sera le plus proche de ses objectifs.

En 1928 c‘est le coup d‘éclat. Gropius démissionne inopinément, alors que l’école semble marcher et qu‘une vraie synergie s’est mise en place avec l’industrie et les entreprises. C'est le Suisse Hannes Meyer, directeur de l'atelier d'architecture, qui lui succède. Cette nomination marque une nouvelle rupture dans l’histoire de l’école.

Meyer jette un regard critique sur le travail de son prédécesseur, qu‘il juge trop sectaire et trop esthétique. Il réoriente l‘école sous un nouveau mot d‘ordre : « Les besoins du peuple, pas le besoin du luxe ». Tous les objets créés au Bauhaus doivent être compatibles avec une production de masse bon marché, afin d’être abordables pour tous.

Et en effet, les ateliers deviennent rentables. Le département peinture murale conçoit des papiers peints vendus à grande échelle. Les ateliers tissage et mobilier, augmentent eux aussi leur production et rapportent de l’argent à l’école qui peut, pour la première fois, songer à prendre son autonomie financière.

Mais le communiste Meyer est contraint de démissionner en 1930. On lui reproche une politisation du Bauhaus qu‘il laisse déchiré par des querelles internes. C‘est Ludwig Mies van der Rohe, chef de file des architectes modernes, qui prend la relève et rétablit l‘ordre. Sa volonté farouche de rester apolitique et son caractère autoritaire font de lui une antithèse de Meyer.

Les ateliers périclitent et sont pour la plupart contraints de fermer. Il n‘en subsiste que deux : la construction et le design intérieur. Mies prend en charge les cours d’architecture, mais n’obtient aucune commande.

En 1932, la Saxe-Anhalt passe aux mains des nazis. Les difficultés économiques et politiques limitent le soutient financier de la ville de Dessau, qui résilie tous les contrats en cours et retire les subventions accordées. Le Bauhaus ferme ses portes le 1er octobre et part s'installer à Berlin dans une usine désaffectée. Mies en fait une école privée qui ne vit que de l’argent des droits des brevets déposés par l’école.

Après la prise du pouvoir par les nazis le 30 janvier 1933, Mies est autorisé à continuer mais, considérant que le Bauhaus ne peut poursuivre son œuvre dans cette atmosphère, il prend la décision de fermer l'institution, déclarée « antigermanique » et « dégénérée ». Le Bauhaus cesse donc toute activité le 19 juillet 1933.

Même après sa fermeture, le Bauhaus n‘a de cesse d‘influencer les milieux artistiques et industriels. Les grands noms de Dessau se réfugient aux Etats-Unis qui recueillent l‘héritage du Bauhaus. Gropius est nommé à Harvard, Mies à l'Illinois Institute of Technology, Albers au Black Mountain College tandis que Moholy-Nagy crée le New Bauhaus à Chicago.

L‘industrie, elle, comprend vite le profit à tirer de l'idée du Bauhaus, selon laquelle un objet bien dessiné se vend mieux. Nombre d‘objets produits au Bauhaus n'ont rien perdu de leur actualité et sont encore édités et copiés aujourd‘hui. C‘est bien à juste titre qu‘on peut l‘appeler le « grand atelier du XXe siècle ».

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