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Un portrait de Jean-Sébastien Bach

Des tableaux représentant Bach

Un nouveau portrait de Jean-Sébastien Bach a été acquis en 2013 par la Bachhaus (musée évoquant sa proche maison natale) à Eisenach auprès d’un collectionneur privé. C’est un pastel qui représente le musicien à l’âge de 45 ans, vers 1730, alors qu’il était installé à Leipzig depuis 7 ans comme Thomaskantor et Director Musices. Son authenticité est indiscutable puisqu’il a appartenu à son fils Carl Philipp Emmanuel. Il vient s’ajouter aux quelques portraits bien identifiés de Bach connus à ce jour. Deux sont particulièrement célèbres : celui de Johann Ernst Rentsch le Vieux qui le représente à environ 30 ans (vers 1715, Angermuseum d’Erfurt) et celui de Elias Gottlob Haussmann, quatre ans avant sa mort, alors qu’il est âgé de 61 ans (peint en 1746, musée d'histoire de la ville de Leipzig).

Portrait au pastel de Bach à environ 45 ans
Jean-Sébastien Bach à trente ans
Jean-Sébastien Bach en 1746

Une image d’austérité et de foi profonde

Ces portraits dégagent une impression de sérieux, même de rigueur et de sévérité pour le dernier. Et l’image que nous avons du musicien va dans le même sens : plus de mille compositions qui ont réalisé un équilibre parfait entre le contrepoint et l'harmonie, de nombreuses œuvres religieuses, surtout alors qu’il est cantor à Leipzig de 1723 à sa mort, puisqu’il doit produire une cantate tous les dimanches et fêtes… Il y exprime d’ailleurs une foi profonde, achevant nombre de ses compositions par les initiales S.D.G. (Soli Deo Gloria : À Dieu seul la gloire). Il écrit en marge de sa Bible : « Dans une musique recueillie, Dieu est toujours présent avec sa grâce ». Il se constitue une bibliothèque spécialisée en bibliologie, théologie et mystique. Enfant, il a appris le latin auprès des Dominicains d’Eisenach, il l’enseigne même à Leipzig. Pourtant, au-delà de cette image quelque peu stéréotypée, un portrait moral de ce géant de la musique révèle des traits beaucoup moins austères, qui ont par ailleurs évolué au cours de sa vie.

Une famille de musiciens

Lorsque Jean-Sébastien Bach (Johann Sebastian en allemand) naît le 31 mars 1685 à Eisenach, il appartient à la cinquième génération de la plus importante famille de musiciens en Occident. C’est au début du XVIIe siècle que l’ancêtre Veit Bach avait quitté sa Hongrie natale, fuyant la répression religieuse contre les Réformés menée par les Habsbourg, et s’était installé en Thuringe, où son fils Johannes Bach 1er était joueur de cornemuse. C’est le grand Jean-Sébastien qui a permis le premier écrit sur la généalogie de sa famille (« Ursprung der musicalisch-Bachischen Familie »). Les générations suivantes s’implantent à Erfurt, à Arnstadt, à Eisenach en Thuringe, mais l’esprit de famille perdure chez les Bach : on se retrouve régulièrement, parfois à une centaine de personnes. Le père de Jean-Sébastien, Johann Ambrosius Bach, est musicien, de même que son frère aîné Johann Christoph Bach, qui se charge de son éducation à Ohrdruf après la mort de son père en 1695 (un an après sa mère).

Jean-Sébastien se mariera deux fois, avec sa cousine, Maria Barbara en 1707, avec qui il aura 7 enfants, et en secondes noces en 1721 avec Anna Magdalena qui lui donna 13 enfants. Sur les 20 enfants, la moitié décéderont en bas âge, mais parmi les autres deviendront des musiciens : Wilhelm Friedemann, Carl Philipp Emanuel, Johann Christoph Friedrich et Johann Christian. A la fin du XVIIIe siècle à Erfurt, tous les musiciens du conseil de la ville étaient des Bach, le mot en venant à désigner un musicien professionnel en général. Durant le XIXe siècle, cette immense généalogie va s’éteindre après 7 générations de musiciens. On redécouvre peu à peu des œuvres de la famille Bach, par exemple à la Bach Académie de Bruges. Ainsi, en 2019, était inscrit au programme Johann Bernhard Bach (1676-1749), cousin du Cantor de Leipzig.

Une jeunesse parfois turbulente

En 1700, Jean-Sébastien rejoint le pensionnat Saint Michel de Lunebourg, parcourant à pied une distance de plus de 300 km. Outre la musique, il y apprend la rhétorique, le latin, le grec et le français. A partir de 1703, il est organiste de l'église de Saint-Boniface d'Arnstadt, jusqu’en 1707. Il est plutôt turbulant : il comparait devant les autorités d’Arnstadt pour une rixe avec son stagiaire bassoniste. On lui reproche ses absences : il est parti à pied à Lübeck (400 km) pour rendre visite au grand musicien Buxtehude. Au lieu des quatre semaines annoncées, il s’absente quatre mois. Un peu plus tard, on lui reproche de profiter des sermons pour rejoindre la cave à vin, et de jouer de l’orgue dans l'église avec une « demoiselle étrangère » (sa cousine Maria Barbara…), et pire encore on critique sa technique musicale : « Comment se fait-il, monsieur, que vous introduisiez dans vos improvisations, beaucoup trop longues d'ailleurs, des modulations telles que l'assemblée en est fort troublée ? ».

Un sacré caractère

En 1707, Bach quitte Arnstadt pour Mülhausen. Après un bref séjour, il s’installe à Weimar, organiste, premier violon soliste du duc Guillaume-Ernest de Saxe-Weimar. Il recopie et adapte des œuvres italiennes, par exemple des concertos d’après Vivaldi ; Mais au bout d’une dizaine d’années, après des différents avec le duc, en particulier au sujet du poste de maître de chapelle (Kapellmeister) qui aurait dû lui revenir, il souhaite partir. Le prince Léopold d'Anhalt-Köthen, beau-frère du duc, lui propose ce poste prestigieux -et mieux payé- de maître de chapelle à la cour de Köthen. Le duc refuse de laisser partir Bach, qui passe un mois en prison (6 novembre au 2 décembre 1717). Le musicien récalcitrant tient bon et est libéré par le duc, résigné. Ainsi Bach va rester de 1717 à 1723 à la cour de Köthen, passant d’excellentes années auprès du prince qui a des rapports familiers avec des musiciens, avec qui il joue lui-même et qu’il amène à Carlsbad pour « prendre les bains ».

Pourquoi quitter Köthen alors ? Bach perd sa femme, Maria Barbara le 7 juillet 1720, alors qu’il était en voyage à Dresde, il se remarie un an et demi plus tard avec Anna Magdalena Wilcke, fille de musicien et prima donna de la cour de Köthen, il souhaite changer d’air et trouver une ville universitaire pour les études de ses enfants. En outre, le prince Léopold, qui consacrait 25 % du budget de sa principauté à la musique, doit faire face à des dépenses militaires au profit de la Prusse. Enfin, on ne jouait pas de musique sacrée à la cour calviniste du prince, au grand regret de Bach.

Une célébrité ?

Bach postule auprès du margrave de Brandebourg, envoyant le recueil des six Concertos brandebourgeois, mais aussi auprès d’Auguste II, électeur de Saxe devenu roi de Pologne, et même en France. Finalement, il se porte candidat pour le poste envié de Cantor de Leipzig, prestigieux mais d’un rang inférieur à celui de Kapellmeister qu’il occupait à Köthen, et moins bien payé. Vacant par la mort de Johann Kuhnau en 1722, le conseil avait sollicité en vain Georg Philipp Telemann, Christoph Graupner, Georg Friedrich Kauffmann, Johann Heinrich Rolle et Georg Balthasar Schot, qui avaient refusé ou n’étaient pas libres. Comme l’écrit un membre du conseil : « Pour des raisons importantes, la situation est délicate et puisque l'on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » Bach est choisi le 22 avril 1723 et signe son contrat le 5 mai. Un choix par défaut !

Un critique écrit de Bach en 1737 : « Ce grand homme ferait l’admiration de toutes les nations s’il avait plus d’agrément et s’il n’ôtait pas le naturel à ses pièces en y mettant de l’enflure et quelque chose d’embrouillé, et s’il n’en obscurcissait pas la beauté par un excès d’art... Cette enflure l’a fait tomber du naturel dans l’artificiel, du sublime dans l’obscur... On admire un travail écrasant, une peine énorme hélas employée en vain, car ils combattent la raison. ». Son style n’est plus à la mode, il sera oublié jusqu’à la redécouverte de certaines de ses œuvres par Mozart en 1782, puis la reconnaissance de son génie au XIXe siècle.

Son décès le 28 juillet 1750 est annoncé très sobrement dans un journal de la ville : « un homme de 67 ans, Monsieur Johann Sebastian Bach, maître de chapelle et Cantor de l’école Saint-Thomas ». Il avait été affaibli par l’opération ratée de la cataracte par le médecin anglais John Taylor, qui opèrera Haendel en 1753 avec le même triste résultat !

Fougueux et bon vivant jusqu’au bout

Deux ans avant sa mort, en 1748, Bach bout d’impatience en écrivant à son facteur de clavecin : « Monsieur Martius, Ma patience est à bout. Combien de temps pensez-vous que j’attendrai le clavecin ? Deux mois sont déjà passés, et il en va toujours de même. Je regrette de devoir vous écrire de la sorte, mais je ne peux pas faire autrement. Vous devez rétablir les choses correctement d’ici cinq jours, ou nous ne serons jamais bons amis. Adieu. ».

Il est aussi un bon vivant, contrairement à l’image que certains ont pu se faire : Il aime le café nouvellement à la mode, et joue au café Zimmermann dans les années 1730. Il compose même une cantate du café (BWV 211) dans laquelle une jeune fille explique préférer le breuvage « plus que mille baisers ». Il a des cafetières chez lui. Par ailleurs, il a « un solide appétit », commande des tonneaux de cidre et de bière (3 tonneaux par an), comme en témoignent ses notes de frais de repas, copieux, bien arrosés, avec bière et brandy… Il fume régulièrement la pipe : « Bach est passé dans la rue, la pipe à la bouche ». Bref, pas vraiment une vie d’ascète…

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