L'herbe pousse dans le désert de Gobi
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Ils existent depuis des millions d'années et pourtant les déserts restent énigmatiques quant à leur véritable nature. Si on en dénombre vingt et un dans le monde, le plus grand reste le Sahara qui couvre huit millions de km², soit quinze fois la France. Mais ceux qui nous intéressent ici, portent le nom de déserts centrasiatiques. Il s'agit du Takla Makan, en Chine, dans le Xinjiang, énorme dune de 270.000 km² et le désert de Gobi, en Chine et Mongolie, espace terrifiant de 1.300.000 km² que les Chinois ont baptisé Sha-Mo (mer de sable).
Ils existent depuis des millions d'années et pourtant les déserts restent énigmatiques quant à leur véritable nature. Si on en dénombre vingt et un dans le monde, le plus grand reste le Sahara qui couvre huit millions de km², soit quinze fois la France. Mais ceux qui nous intéressent ici, portent le nom de déserts centrasiatiques. Il s'agit du Takla Makan, en Chine, dans le Xinjiang, énorme dune de 270.000 km² et le désert de Gobi, en Chine et Mongolie, espace terrifiant de 1.300.000 km² que les Chinois ont baptisé Sha-Mo (mer de sable).
Ces déserts brûlés par un soleil torride, en été, subissent, en hiver, des froids polaires. Pourtant ils ne sont pas tout à fait vides, des peuples nomades ou semi-sédentaires se sont habitués à la vie rude de ces terres arides.
Dans le Takla Makan, on trouve des Kirghizes, turcs musulmans qui transhument au nord mais aussi des Ouïgours en grand nombre et des Kazakhs, divisés en hordes ou tribus, souvent illettrés mais musiciens et danseurs, ils élèvent des moutons et organisent des épreuves hippiques. Dans le Gobi, on trouve des Mongols, éleveurs nomades qui vivent dans des yourtes ou se sédentarisent aux abords des villes.
Les Tatars, descendants d'une tribu turque se rencontrent plutôt dans le Gobi chinois. La survivance de tous ces nomades s'appuie sur la domestication animale.
Si le chameau est utilisé dès le IVè siècle en Arabie pour transporter et combattre, il est surtout porteur en Asie où le cheval s'est imposé comme animal de course ou de guerre chez les peuplades turco-mongoles, ce qui renvoie aux conquêtes de Gengis Khan et Tamerlan aux XIII et XIVèmes siècles.
Ce qui paraît fou, c'est que ces terres, inhospitalières s'il en est, étaient traversées par les caravanes qui, d'est en ouest, apportaient étoffes et porcelaines, épices et jade, dès 221 avant J.-C., sous la dynastie des Han, jusqu'au XVIè siècle où elles subirent l'ouverture de la route maritime des Indes. Les différents chemins qu'empruntaient ces caravanes prirent le nom de « Routes de la Soie ».
Ainsi pendant près de deux mille ans, s'effectuèrent des échanges commerciaux, culturels et religieux dont on peut aisément imaginer qu'ils laissèrent quelques vestiges. Qu'elles choisissent de passer par le Takla Makan ou par le Gobi, son voisin, les caravanes tentaient d'éviter les gigantesques montagnes qui les entourent comme la chaîne du Tianchan, les massifs du Moustagh-Ata, du Pamir ou du Kunlun.
Leur objectif étant de parcourir les quelques sept mille cinq cents kilomètres qui relient X'ian (l'ancienne Chang'an) à Antioche, dans les meilleures conditions possibles. Encore une fois, la sécurité et la survie, si fragiles qu'elles soient, étaient favorisées par la présence des animaux. Les chameaux de Bactriane, les chevaux de la Fergana assuraient le portage ; les chèvres et les moutons la subsistance.
Pays impitoyable, à la croisée de grands empires sédentaires (Chine, Inde, Perse), le désert de Gobi fut rendu célèbre par la « Route de la Soie » qui en fit un immanquable dans l'histoire de la diffusion du bouddhisme, du grand commerce caravanier avec l'Occident, parcouru qu'il était par les guerriers, les marchands, les artisans et les pèlerins.
Le rôle des oasis fut, bien sûr, fondamental. L'exploration archéologique de ces oasis n'a commencé qu'à la fin du XIXè siècle avec le Suédois Sven Hedin ; puis Aurel Stein, Teilhard de Chardin ou Paul Peillot jusqu'à ce que la Chine interdise toute coopération avec les étrangers en 1949, boycott qui dura cinquante ans. Travail acharné et passion dévorante, les projets ne manquent pas !…
Mais l'archéologie n'est pas le propos cette chronique. Au nombre des projets, l'un des plus déraisonnable est sans conteste celui du milliardaire chinois, Wang Wenbiao, fondateur du groupe Elion en 1988, qui a fait le pari de cultiver arbustes et plantes médicinales au cœur du Gobi.
A environ mille kilomètres à l'ouest de Pékin, le Gobi qui ne cesse de s'étendre en direction des villes et des campagnes du nord de la Chine, a été choisi par Mr. Wang pour mener une expérience de plantation d'un millier d'espèces.
Après quelques années il obtint qu'elles survivent dans 70 % des cas ! Il a donc créé, à Kubuqi, un énorme complexe hôtelier agrémenté de piscines et d'un golf 18 trous ! Son projet de recherche contre la progression des dunes intéresse beaucoup les experts de l'ONU qui sont préoccupés par la lutte contre la désertification…
Mais quelles sont les plantes qui parviennent à survivre tout en retenant le sable ? Celle sur laquelle il a misé est très demandée dans la pharmacopée traditionnelle chinoise, il s'agit de la réglisse. Elion l'a cultivée massivement entre les dunes qu'elle parvient à fixer. Mais l'herbe pour le parcours de golf ? Elle pousse aussi transformant le jaune des sables en un vert intense !
Mais Mr. Wang continue son activité sans attendre la reconnaissance de la deuxième puissance économique mondiale – qui a d'ailleurs récemment promis que 15 % de ses énergies seront de source renouvelable dès 2020 – il s'intéresse désormais au solaire puisque le désert qu'il a investi possède deux atouts nécessaires au photovoltaïque : l'espace et l'ensoleillement.
I.Aubert
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