La folie des souvenirs de voyage
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De la branche ramassée sur le chemin du pèlerinage à l’épice « exotique » rapportée d’Orient, l’objet-souvenir tient au départ sa qualité du choix du voyageur. Avant que des souvenirs ne soient volontairement produits pour la vente.
Dès le Moyen Age, on rapporte des objets de ses voyages. Ils matérialisent la curiosité pour l’ailleurs et la réalité de l’expérience vécue, que l’on peut présenter à autrui comme preuve. D’un pèlerinage, on revient avec une pierre ou une plante ramassée sur le chemin. Ce qui compte n’est pas tant leur nature, finalement assez ordinaire, que la dimension spirituelle que leur donne le pèlerin. Le diplomate au retour d’une lointaine mission rapporte des objets « exotiques » — épice, os d’animal, objet en ivoire… — qui exaltent l’imagination, et participe à faire de l’Orient un sujet de fantasme. La convoitise matérielle se mêle à une envie d’ailleurs, et les Occidentaux médiévaux imaginent les pays lointains comme un réservoir sans fin de produits d’artisanat raffinés. Les récits de voyage exacerbent ces croyances en décrivant les richesses découvertes. Ces « merveilles » rejoignent, à la Renaissance, les cabinets de curiosité.
Ampoule de pèlerin en argile daté entre les IVe et VIIe siècles associée au pèlerinage de Saint Ménas.
A partir de la fin du XVIIIe et début du XIXe siècle, l’objet-souvenir change progressivement de nature. Alors que le voyageur choisissait de lui donner une fonction de souvenir, les artisans qui gravitent autour des lieux « touristiques » de l’époque créent à présent des objets voués à être vendus en tant que souvenirs. A la fin du XIXe siècle, les responsables des sites eux-mêmes proposent des objets « dérivés » : les grands sanctuaires religieux vendent des objets bénits, de petites statuettes ou des médailles ; les grands monuments, comme la tour Eiffel, proposent des versions miniatures ; et les offices de tourisme vendent des objets liés à leur ville.
Aujourd’hui, la production de souvenirs est industrielle, et souvent de piètre qualité. L’exemple des mini tours Eiffel est parlant. Si quelques artisans français en produisent encore, la plupart sont réalisées à grande échelle à l’étranger, notamment en Chine. Elles sont alors déclinées sous toutes les tailles, matériaux, couleurs… et prix. Cette standardisation pose la question de l’objectif du souvenir : a-t-il la même valeur lorsqu’il est fabriqué à dessein en milliers d’exemplaire ?
Anna F.
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