Jérôme Bosch, l'œuvre étrange d'un artiste paisible 

Jérôme Bosch est issu d’une famille modeste de peintres originaire d’Aix la Chapelle et installée dans le sud des actuels Pays-Bas, à Bois-le-Duc qui était alors l’une des plus importantes cités du duché de Brabant. Il se forme dans l’atelier familial aux côtés de son frère aîné.  En 1478, il épouse la fille d’un riche marchand, de vingt ans son aînée, qui lui apporte l’aisance financière, ce qui favorise sa liberté de création. En 1486 il intègre la confrérie Notre-Dame, vouée au culte de la Vierge, en tant que membre juré, titre normalement réservé aux clercs ou aux notables. A la mort de son frère en 1497 il prend la direction de l’atelier familial. Ses commandes proviennent de la bourgeoisie de Bar-le Duc, de la confrérie Notre-Dame ou de bourgs voisins. Mais peu à peu il acquiert aussi une clientèle aristocratique et princière qui apprécie le côté étrange de ses œuvres. Ainsi en 1504 Philippe le Beau lui commande un jugement dernier et Marguerite d’Autriche détenait une tentation de saint Antoine. C’est le comte Henri III de Nassau-Breda ou son oncle Englebert I qui furent sans doute les commanditaires du célèbre Jardin des délices.

Jérôme Bosch mène une vie paisible à Bar-le-Duc, tout en réalisant une œuvre atypique. Car le monde pictural créé par J. Bosch s’affirme comme empreint d’une originalité particulière, entre ses références à la tradition médiévale et son propre univers émotionnel. Une œuvre inclassable, mais marquée par la recherche du salut et l’horreur des péchés -cupidité, sensualité et orgueil intellectuel-. Une œuvre inspirée par les prédications du dominicain Alain de La Roche, qui évoque des créatures « symbolisant les péchés dont les organes génitaux produisent des torrents de feu et obscurcissent la terre de leur fumée ».

Italie / Lombardie

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Par Thierry Soulard