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Maria Callas, la diva immortelle

Le 16 septembre 1977 s’éteignait à Paris une figure de légende, Maria Callas. Elle suscite toujours la fascination, la passion et l’amour des foules. C’est l’interprète lyrique qui a le plus marqué le XXe siècle, une véritable star internationale auréolée d’une dimension tragique, tant dans ses interprétations que dans sa vie privée. Selon Leonard Bernstein, elle était « la Bible de l'opéra », on l’appelait la « Diva assoluta ».

Maria Callas

 

Un anniversaire en 2023

De son vrai nom, Anna Maria Sophia Cecilia Kaloyeropoulou (abrégé en Kalos, ce qui veut dire beau en Grec), était issue d’une famille d’immigrés grecs installée à New York, où elle avait vu le jour le 2 décembre 1923. On célèbrera l’an prochain le centenaire de sa naissance.

Ses parents, George et Evangelia étaient mal assortis. Le père, de tempérament volage, tenait une pharmacie en Grèce. La mère, plutôt irascible et autoritaire, était fille de colonel. Elle lui avait donné une fille, Yakinthi (dite Jackie), née en juin 1917, et un garçon, Vassilis, né en 1920, qui devait décéder tout jeune en 1922. A l’été 1923, alors qu’Evangelia est enceinte de 5 mois, le couple s’installe au Etats-Unis peu avant la naissance de Maria, pour prendre un nouveau départ après la tragédie de la mort du petit Vassilis. George réussit à ouvrir une pharmacie presque au moment du krach boursier de 1929. En faillite peu après, il devient représentant itinérant, alors qu’Evengelia pousse ses filles en les étouffant quelque peu. Le couple déménage 9 fois en 8 ans, et les deux filles changent 5 fois d’école ! Comme dira Maria : « À l'âge auquel les enfants devraient être heureux, je n'ai pas eu cette chance. J'aurais souhaité l'avoir. »

 

Trouver la voix

A la maison, la radio retransmet de nombreux opéras, il y a un phonographe et un piano acheté par Evangelia qui s’intéresse à l’art. Maria commence dès 8 ans à développer une belle voix, apprend le chant et la musique à l’école publique, participe à de petits concerts scolaires. La fille « à la voix d’or » a « un rossignol dans la gorge », selon ses professeurs. Cependant, sa technique est surtout intuitive. Elle a de l’oreille, mémorise remarquablement les morceaux et aime chanter : « Quand je chantais, je sentais que j’étais vraiment aimée ». En 1937, Maria retourne en Grèce avec sa sœur et sa mère, qui vient de se séparer de son père. D’abord refusée au Conservatoire d'Athènes, elle prend des leçons particulières et travaille d’arrache-pied cinq à six heures par jour ; sa voix est celle soprano lyrique et non d’une contralto comme elle pensait. En six mois, elle fait de tels progrès qu’elle peut exécuter les airs les plus difficiles. Deux ans plus tard, à 15 ans, elle intègre le Conservatoire d'Athènes dans la classe d'Elvira de Hidalgo, célèbre soprano colorature espagnole, qui sera une amie proche. Maria est « un phénomène », selon Elvira. Elle commence à interpréter des seconds rôles à l’Opéra national de Grèce, améliorant la situation matérielle difficile de sa mère…

 

Gravir les premières marches

Maria commence vraiment sa carrière à 17 ans, en 1940, dans la Grèce occupée par les Italiens. Elle remporte son premier succès avec l'opérette Boccacciou de Franz von Suppé. Elle s’illustre entre autres dans Tosca et Fidelio, puis multiple les représentations. Mais sa mère s’étant compromise avec l’ennemi, Maria choisit de partir en 1945 pour les Etats-Unis retrouver son père et continuer sa carrière ; son nom de scène est alors Mary Callas. Ce séjour sera une déception. Elle refuse de chanter des opéras en traduction anglaise, elle se trouve elle-même « trop grassouillette » pour certains rôles. Elle décide alors de partir en Italie en 1947, poussée par Giovanni Zenatello, ancien ténor et impresario venus aux Etats-Unis. Elle est désormais connue sous le nom de Maria Callas.

Le soleil de l’Italie brille pour Maria Callas

Le chef d'orchestre italien Tullio Serafin recherchait alors une soprano pour chanter La Gioconda de Ponchielli aux arènes de Vérone. C’est le début de sa gloire, un grand succès, « la chance de sa vie ». « La Callas » était née. Puis c’est Tristan et Iseult sous la direction de Serafin. En 1949, elle chante La Walkyrie de Wagner à la Fenice de Venise. Survient alors un épisode extraordinaire : elle remplace au pied levé l’interprète du rôle principal de l’opéra I Puritani de Bellini, alternant les représentations des deux œuvres si différentes pour ne pas dire opposées. Cet exploit ne passe pas inaperçu. Elle va alors s’orienter vers le bel canto : Lucia di Lammermoor, La Traviata, Armida, La Sonnambula, Il Pirata… Elle participe à la redécouverte de Cherubini ou de Rossini, mais aussi de Donizetti, avec le rôle-titre d'Anna Bolena, un prodigieux triomphe à la Scala de Milan en 1957.

 

Le triomphe de la diva

C’est en effet à la Scala de Milan que Maria Callas devient une star internationale. En 1950 elle avait remplacé Renata Tebaldi dans Aida. A partir de 1951, elle fait l’ouverture des saisons de ce temple de l’opéra, avec des chefs d’orchestre et des réalisateurs prestigieux, d’Herbert von Karajan et Carlo Maria Giulini à Luchino Visconti et Franco Zeffirelli. Parallèlement, elles se produit dans les plus grandes salles, en particulier britanniques. Son interprétation de Norma de Bellini à Covent Garden est ainsi inoubliable. Elle le reprend en 1954 lors d’une tournée triomphale aux Etats-Unis. Entre 1953 et 1954, elle a perdu plus d’une trentaine de kilos au prix d’un dur régime. Elle devient une icône pour les grands couturiers, devenant la « femme la plus élégante du monde ». Les magazines se passionnent pour sa vie privée.

 

Une vie privée tumultueuse

A son arrivée en Italie en 1947, elle avait fait la connaissance d’un industriel passionné d'opéra, Giovanni Battista Meneghini, de vingt-huit ans son aîné. Il devient son mentor avant de l’épouser le 21 avril 1949 à Vérone, avec une dispense du Vatican puisqu’elle est orthodoxe. Elle finira par divorcer dix ans plus tard, en 1959. Elle a rencontré en effet Aristote Onassis et est devenue sa maîtresse au cours d’une croisière privée en juillet. Elle emménage alors avec lui. Elle fait les gros titres de la presse, appartenant à la « jet set ». A partir de 1961, elle vit à Paris et met sa carrière quelque peu entre parenthèses, attendant les visites régulières d’Onassis, dont elle est toujours très amoureuse. Pourtant ce dernier a une relation avec Lee Kennedy, la sœur cadette de Jackie, l’épouse du président américain, lors d’une croisière sur le yacht du milliardaire. Elle l’apprend par des photos dans la presse… Maria espère toujours le mariage, mais Onassis épouse finalement Jacqueline Kennedy en 1968. Qu’importe, elle lui reste attachée jusqu’à ce qu’il meure en 1975, deux ans avant elle.

 

Le crépuscule d’une diva 

La Callas se fait rare sur scène. Jusqu’en 1965, elle a donné près de 600 représentations et a enregistré 26 opéras. Mais ses amours tumultueuses avec Onassis, les scandales qui se sont multipliés dans la presse, une inexorable baisse de ses possibilités vocales et une certaine lassitude la poussent à se retirer de la scène, en donnant ses derniers grands spectacles en 1965. Elle tourne en 1969 dans l’inoubliable film de Pier Paolo Pasolini, Médée, dans lequel la grande tragédienne exprime un rare charisme, même si elle en sort épuisée. Elle enseigne, donne des cours d’interprétation. En 1973, elle fait une tournée internationale de récitals avec le ténor Giuseppe Di Stefano. Malgré son grand succès auprès du public, sa voix brisée ne lui permet plus de grandes performances artistiques. Elle passe les dernières années de sa vie dans son appartement parisien, brisée par la mort d’Onassis en 1975, épuisée, prenant des médicaments. Elle décède d'une embolie pulmonaire le 16 septembre 1977, à l'âge de 53 ans. On discute encore des causes de sa mort, et les conflits autour de sa succession ont marqué les esprits, suscitant toujours les passions.

 

Un souvenir toujours vivace

Sa vie a fait l’objet de nombreux livres et de plusieurs films, Ainsi, en 1989, est sorti le film La Passion selon Callas de Michel Van Zele, adapté d’une pièce d’Elizabeth Macocco. En 2002, Franco Zeffirelli a réalisé le film Callas Forever, avec Fanny Ardant dans le rôle de Maria Callas. Depuis plusieurs années est prévu un film biopic adapté de la biographie Too Proud, Too Fragile, avec Noomi Rapace, réalisé par Niki Caro. Il devrait sortir prochainement. La passion Callas reste toujours vivante, on admire dans ses enregistrements l’originalité de son timbre de voix, immédiatement identifiable, son agilité vocale exceptionnelle, sa tessiture très étendue, on critique parfois aussi ses sonorités qui ne s’enchaînent pas toujours facilement entre les registres (grave, médium et aigus), on s’interroge sur le rôle de sa perte de poids dans l’évolution de sa voix. Mais c’est aussi la dimension tragique de Maria Callas, tant sur scène que dans sa vie privée, qui marque encore les esprits.


Quelques liens pour écouter Maria Callas :

Maria Callas - 90 Opera Arias, Carmen, Norma, Tosca, Traviata, Butterfly.. :

https://www.youtube.com/watch?v=VU1CZWEzQDA&t=8538

 

Maria Callas interprétant le célèbre air Casta Diva de l’acte 1 de Norma filmé en 1958 au Palais Garnier à Paris :

https://www.youtube.com/watch?v=s-TwMfgaDC8&list=RDEMYgVoOhzojYYsZBlH3RjnSQ&start_radio=1&rv=VU1CZWEzQDA

 

Maria Callas et Giuseppe Di Stefano dans l’opéra La Traviata de Verdi, filmé le 28 mai 1955 à la Scala de Milan :

https://www.youtube.com/watch?v=h9kiaH0h2pQ

 

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