La Méditerranée, berceau de cultures
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Au centre de trois continents, la Méditerranée a été le berceau de nombreuses civilisations et des trois religions monothéistes.
Qu'est-ce que la Méditerranée ? Mille choses à la fois, non pas un paysage, mais d’innombrables paysages, non pas une mer, mais une succession de mers, non pas une civilisation, mais des civilisations entassées les unes sur les autres. Voyager en Méditerranée, c’est trouver le monde romain au Liban, la préhistoire en Sardaigne, les villes grecques en Sicile, la présence arabe en Espagne, l’Islam turc en Yougoslavie. C'est plonger au plus profond des siècles, jusqu'aux constructions mégalithiques de Malte ou jusqu'aux pyramides d'Égypte.
Fernand Braudel, La Méditerranée
La mer Méditerranée s’étend sur environ 2,5 millions de kilomètres carrés, soit près de cinq fois la superficie de la France métropolitaine. Elle relie trois continents : elle est bordée par les côtes d'Europe du Sud, celles d’Afrique du Nord et celles d’Asie de l'Ouest. Son étymologie signifie précisément qu’elle est une mer "au milieu des terres", (en latin mare media terrarum, d’où le nom Mare Mediterraneum). Si la grande bleue est pour les vacanciers une destination privilégiée, c’est avant tout le berceau de multiples civilisations qui ont façonnées notre monde moderne.
On ne peut énumérer toutes les civilisations antiques qui se sont développées en bordure du Bassin méditerranéen. Rappelons seulement que l’Égypte et la Mésopotamie, dont la civilisation brillante fleurissait aux IVe-IIIe millénaires av. J.-C, se sont étendues jusqu’à ses rivages. Peu après, la culture minoenne se développait en Crète, multipliant les échanges commerciaux maritimes. Du côté de l’Asie mineure, les Hittites établissaient au IIe millénaire un puissant État. Aux VIIIe et VIIe siècles av. J.-C., l'Empire assyrien contrôlait une grande partie des côtes orientales de la Méditerranée, alors que les cités-États de Grèce commençaient leur ascension et que la colonie de Carthage fondée par les Phéniciens en Afrique du Nord prospérait. Enfin, partant du royaume de Macédoine, Alexandre le Grand constitua un vaste empire qui éclata à sa mort en 323 av. J.-C. C’est alors de l’Ouest qu’émergea une nouvelle puissance, Rome, qui dut vaincre Carthage au cours des trois guerres puniques. Elle s’étendit en Italie, en Espagne, dans les Balkans, en Grèce puis au sud de la Gaule. Entre 64 et 60 av. J.-C., Pompée fit la conquête de tout le rivage oriental de la Méditerranée. A l’époque de l’Empire, cette mer était entourée de territoires romains, constituant un véritable lac intérieur, appelé mare nostrum (notre mer). Le commerce maritime y prospérait d’un rivage à l’autre.
C’est sur les rivages méditerranéens que se sont développés les trois grands monothéismes. A Jérusalem est né le monothéisme juif, s’implantant durablement sur la terre de Judée, bordant la mer, avant d’essaimer lors des diasporas. A son tour le christianisme s’étendit à partir du premier siècle dans l’empire romain sur tout le pourtour méditerranéen, Rome en constituant un centre essentiel. Resté relativement marginal jusqu’au IIIe siècle, il devait connaître une extraordinaire expansion, devenant à la fin du IVe siècle la religion officielle de l’Empire romain. Enfin, c’est au VIIe siècle que, parti de la Mecque et Médine en Arabie, l’Islam commença à s’étendre le long du rivage de la mer, aux dépens de l’Empire romain de Constantinople vers la Syrie, la Palestine et l'Égypte, gagnant ensuite l’Afrique du Nord et l’Espagne en 711. La Méditerranée devenait alors divisée entre États chrétiens et musulmans.
La scission entre monde chrétien et musulman devait être durable. Toutefois, elle n’empêcha pas les échanges commerciaux et culturels, qui ne disparurent pas. L’empire de Charlemagne, l’Empire byzantin et l’Empire abbasside entretenaient ainsi aux VIIIe-IXe siècles des relations plus ou moins cordiales. A partir des Xe-XIe siècles, le pourtour méditerranéen se morcelle, de nouveaux États se constituent, tant à l’Ouest, tel le royaume capétien, qu’à l’Est, où de nombreux États se rendent indépendants du califat de Bagdad. La mer, dominée par les musulmans, voit l’arrivée de nouvelles puissances chrétiennes, telles les républiques maritimes italiennes. Les Croisades marquent cet essor, de même que la prise de Constantinople en 1204 par les Latins et la reconquête de la péninsule ibérique. Cependant, le commerce continue ; comme l’écrit F. Braudel, "la richesse des richesses c’est la mer". L’expansion de la puissance ottomane avec la prise de Constantinople en 1453 entraîne une mainmise sur une grande partie de la Méditerranée, dont toute la partie orientale, centrale et méridionale est turque. L’étau est desserré par les États occidentaux en 1571 à la bataille de Lépante. A partir du XVIIIe siècle l’empire ottoman décline, ouvrant la porte aux ambitions des États européens. Et au XIXe siècle la colonisation permet à ces derniers de s’établir dans la partie orientale de l’espace méditerranéen. Même la Russie veut être présente. Au XXe siècle cette unité éclate à nouveau. Pourtant il existe toujours des liens culturels et économiques puissants entre les différents rivages de cette mer au passé tumultueux.
Laissons le dernier mot à Fernand Braudel.
Plus qu'aucun autre univers des hommes, la Méditerranée n’a cessé de se raconter elle-même, de se revivre elle-même par plaisir, sans doute non moins par nécessité. Avoir été, c'est une condition pour être.
Thierry Soulard
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