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Jardins de Chine

Bien avant que Candide ne déclare « il faut cultiver son jardin », les chinois pratiquaient cette métaphore à l’envie et au quotidien. En Chine la tradition des jardins remonte à plus de 2000 ans et ce ne sont pas simplement quelques compositions végétales s’enroulant autour de mares et le long de ruisseaux, ce sont surtout des lieux mystiques qui préfigurent le paradis terrestre. Pas sûr que Voltaire y voyait cette représentation là…

C’est sous la dynastie des Ming, à l’époque de notre Moyen Age, que les jardins chinois deviennent plus sophistiqués, on cesse d’y chasser, la réflexion sur le paysage devient plus concrète et cela devient un art consacré. Tout personnage, toute famille en vue se doit d’avoir un jardin et c’est le lieu des réceptions. Il faut être riche, c’est une nécessité première pour en posséder un et il en est des jardins comme de la vie, que l’on veuille montrer sa réussite et on le rend visible de tous, que l’on soit un pur esprit guidé par Confucius et baigné de Taoïsme et on le rendra privatif et protégé de l’extérieur. Il y a plusieurs façons de faire son jardin en Chine, l’essentiel est de le faire, si tu veux être heureux toute ta vie, cultive ton jardin dit le proverbe. La voie est là ; Confucius et le Taoïsme qui prônent le travail de l’individu pour s’éduquer, se forger et se construire dans un humanisme revendiqué, veulent le bien du genre humain dans une forte communion avec la nature. Le jardin est une transcription opérative et matérielle du travail spéculatif que chaque chinois doit faire sur lui-même.
Le jardin chinois se doit d’être dédié à une harmonie adaptée à son environnement. L’eau et la pierre servent de base. Si l’asymétrie est de mise pour le végétal, le Feng Shui et une certaine rectitude régentent les constructions. La courbe est présente partout, les points de vue sont importants, et la mise en scène des saisons capitale. Pour comprendre ce goût chinois pour les jardins, il faut une sensibilité qui prête attention à leurs variétés saisonnières, à leur beauté sous l’éclairage de la lune, à la musique de la brise dans les branches ou de la pluie sur les feuilles, au chant des oiseaux. La poésie n’est jamais loin lors de son agencement. Son ordonnancement exige, outre le fait qu’il doit être une représentation de la nature, trois éléments fondamentaux. Le terme paysage étant composé de deux éléments, la montagne (shan) et l’eau (shui), il faut donc qu’il y ait des montagnes artificielles et un cours d’eau ou un étang et puis la végétation. Très loin du cartésianisme, à mille lieues des perspectives de Le Nôtre ou des parterres de Villandry, le jardin chinois rencontrera pourtant la tradition française au XVIIIe siècle grâce à une improbable collaboration avec des jésuites comme Michel Benoist ou les italiens Giuseppe Castiglione et Mattéo Ricci qui, sous le règne de l’empereur Qianlong (1736-1796), participèrent à la version moderne du fameux Yuanming Yuan que l’on traduit par Le jardin de la clarté parfaite, du Palais d’été : ils y bâtiront notamment quelques 200 pavillons baroques. Ce parc emblématique de l’art chinois est proche de Pékin, il couvre 350 hectares et son origine remonte à la dynastie Ming. C’est, au XVIIIème siècle, le symbole de l’apogée politique et culturelle de la Chine impériale. Riche de plus de 2000 constructions, bâtiments, kiosques, pavillons, terrasses il fera l’objet de pillages et destructions, dont les derniers au XIXème siècle, commis par les puissances coloniales franco-britanniques, au cours de la seconde Guerre de l’Opium, au cours du Sac du Palais d’Eté. Aujourd’hui si les anémones, armoises, saxifrages, reines-marguerites, chrysanthèmes, lis tigrés, pivoines, renoncules, primevères nous éblouissent à chaque saison, les décorations lapidaires sont laissées à l’abandon, à l’état de ruines. Certains disent qu’il s’agit de rappeler aux visiteurs la sauvagerie des pilleurs de la colonisation. Rien à dire, c’est efficace, et voilà une modernité qui s’invite dans le très intellectuel et traditionnel jardin chinois : l’Histoire.

I. Aubert

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