La Géorgie chrétienne au Moyen Age
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Monde frontière entre l’Europe et l’Asie, pays mythique vers lequel partit Jason à la recherche de la Toison d’or, mais terre bien réelle où les découvertes archéologiques ont permis de prendre conscience de l’histoire d’un peuple et d’un pays dont l’apogée médiévale se situe au XIIIe siècle sous le règne de la reine Tamar. Délimitée par le Caucase et la Russie au Nord, l’Arménie le petit Caucase et la Turquie au Sud, la mer Noire à l’Ouest et l’Azerbaïdjan à l’Est, la Géorgie se présente comme une plaine coupée en deux par le massif de Surami. Pendant l’Antiquité le royaume est connu sous le nom d’Ibérie et les Géorgiens ne sont jamais désignés comme tels, ce furent les Occidentaux qui les appelèrent ainsi en l’honneur de Saint Georges leur saint patron ; eux-mêmes parlaient d’eux sous le nom de Kartveli , c’est à dire habitants du royaume de Kartli.
Monde frontière entre l’Europe et l’Asie, pays mythique vers lequel partit Jason à la recherche de la Toison d’or, mais terre bien réelle où les découvertes archéologiques ont permis de prendre conscience de l’histoire d’un peuple et d’un pays dont l’apogée médiévale se situe au XIIIe siècle sous le règne de la reine Tamar. Délimitée par le Caucase et la Russie au Nord, l’Arménie le petit Caucase et la Turquie au Sud, la mer Noire à l’Ouest et l’Azerbaïdjan à l’Est, la Géorgie se présente comme une plaine coupée en deux par le massif de Surami. Pendant l’Antiquité le royaume est connu sous le nom d’Ibérie et les Géorgiens ne sont jamais désignés comme tels, ce furent les Occidentaux qui les appelèrent ainsi en l’honneur de Saint Georges leur saint patron ; eux-mêmes parlaient d’eux sous le nom de Kartveli , c’est à dire habitants du royaume de Kartli.
Le christianisme fut très tôt un des éléments phares d’union et d’identité du peuple géorgien et le resta malgré les dominateurs byzantins, mais aussi perses ou les conquérants mongols ou Turcs Seljukides qui s’abattirent sur le pays. Pays à la croisée des armées, la Géorgie a cultivé dans son histoire et dans son art chrétien, une véritable splendeur qui s’incarne dans les peintures murales des architectures religieuses qui scandent le territoire.
Le christianisme pénétra en Géorgie au IVe siècle sous le règne de Mirvan III et Nana d'Ibérie dans un mouvement continu depuis l’Arménie et la Syrie. Cette Géorgie chrétienne nous est révélée par la densité de monastères, d’églises et de décors encore en élévation un peu partout dans le pays.
Mais peut-être plus original fut la création de monastères géorgiens un peu partout dans les lieux emblématiques de la chrétienté, à Jérusalem, à Bethléem et disséminés en Palestine mais aussi à l’Athos en Grèce par le monastère emblématique d’Iviron ( ibères).
Le rayonnement de la Géorgie chrétienne et plus particulièrement de la Géorgie monastique est un trait original et marquant de ce pays. Les fondations de monastères à l’extérieur de la Géorgie s'expliquent souvent par la fuite des moines devant les invasions ; emportant avec eux bibliothèques et icônes, ils fondèrent un peu partout des centres actifs de diffusion de la langue, de la culture et de la foi géorgiennes.
Le développement de la foi chrétienne s’accompagna comme en Arménie du choix d’un alphabet qui connait son apogée entre le VI et le VIIe siècle.
La deuxième grande étape de l’histoire géorgienne fut le choix du site de Tbilissi comme capitale ; l’explication légendaire met en scène un cerf blessé par le roi Vaktang Gourgassali qui constata avec étonnement que l’animal dut son salut à une source d’eau sulfureuse ; la source salvatrice donna son nom à la ville ( Tbilissi signifie chaude).
Tbilissi, capitale de la Géorgie
Cette capitale fut aussi un lieu emblématique car pris par les Arabes très vite au cours du VIIe siècle, elle fut développée par eux et respectée par le roi géorgien David IV qui la récupéra au XIIe siècle. Il ne fut pas question en effet de détruire la ville reprise comme le faisaient traditionnellement les armées victorieuses.
La Géorgie par sa situation géographique fut un théâtre mouvant souvent occupé et parfois récupéré par ses habitants. L’histoire de la Géorgie chrétienne commença par les soulèvements contre les Perses puis contre les Arabes à partir de 645.
La domination califale s’établit pour plus d’un siècle jusqu’à la prise de pouvoir par les Bagrationi venant d’Arménie qui réussissent à secouer le joug musulman à partir de 780 de notre ère.
La capitale Tbilissi restant aux mains arabes jusqu’à sa reprise en 1121. En 898 pour la première fois dans l’histoire un roi de Géorgie apparait dans les sources. Les Byzantins furent sans cesse à l’affut pour récupérer le royaume mais ne surent pas le garder malgré les épisodes victorieux.
Un des grands exemples de la dynastie et de la réussite géorgienne est incarné par David IV, surnommé le bâtisseur qui monte sur le trône en 1089. Il s’illustre contre les Turcs Seljukides en réorganisant l’armée puis en reprenant Tbilissi, en aidant les croisés en prenant une partie non négligeable de l’Arménie.
Son surnom de bâtisseur est lié à son intense activité de fondation de monastères ; à son actif parmi les plus célèbres il faut signaler celui de Gelati dans la province centrale d’Imérétie.
Tout autant qu’un monastère, Gelati fut une académie, véritable centre intellectuel et d’enseignement de la Géorgie chrétienne ; le roi confia au platonicien Iované Tchimtchiméli, élève de Michel Psellos à Constantinople, la direction de cette académie.
Ce travail de première importance fut achevé par le fils de David, Démétrius dont la marque se lit essentiellement dans le programme décoratif consacré en majorité à la Vierge. Une autre académie fut fondée par David à l’est du pays à Ikalto où furent enseignées toutes les sciences connues.
La réforme religieuse lui tint à cœur et le roi entreprit de nettoyer véritablement le clergé des éléments suspects ou considérés comme indignes.
Il s’agissait de mettre le clergé au pas en organisant son recrutement. Le roi David IV fut aussi un écrivain dont les œuvres autobiographiques, les chants du repentir appartiennent au patrimoine culturel et religieux de la Géorgie traditionnelle.
L’apogée de la Géorgie chrétienne du moyen âge s’illustre cependant sous un autre règne, celui de la reine Tamar 1184-1213. Sous son règne la politique géorgienne fut audacieuse en termes et en réussites militaires ; ses armées conduites par son deuxième époux, le prince ossète David Soslan battent les Turcs à deux reprises et la reine choisit l’alliance avec les Comnènes de Trébizonde au moment où les Vénitiens détournent la quatrième croisade en prenant et pillant Constantinople.
Cependant les Georgiens renouent rapidement avec les Latins en projetant une aide pour d’autres croisades. La prospérité du règne de Tamar se lit dans le renouveau de l’activité de construction qui repart de plus belle. Confrontée à l’hostilité d’une partie de la noblesse elle dut sans cesse négocier mais ses victoires permirent à la reine de gouverner de manière autoritaire.
La conception du pouvoir en Géorgie repose sur une légitimité d’origine divine où le pouvoir sacralisé protège ses titulaires. A sa mort la Géorgie était puissante certes mais fragile devant les ennemis qui se pressaient contre elle. Les Mongols de Batu khan pénétrèrent en Géorgie en 1235 et jamais jusqu’aux temps contemporains la Géorgie ne retrouvera sa puissance perdue sous les règnes des successeurs de Tamar la femme-roi.
Avec
Christine Bousquet
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