Le bourdon et la besace, essentiels du pèlerin

En prenant la route de Saint-Jacques de Compostelle, le pèlerin s’équipe pour un long voyage. Les objets qu’il transporte sont à la fois pratique et à forte valeur symbolique. Deux des plus emblématiques, reconnus par l’Eglise catholique comme attributs du pèlerin et bénie avant son départ, sont la besace et le bourdon.   

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La besace du pèlerin, héritée du sac pastoral (bisaccium, le sac double du berger), s’impose dès le haut Moyen Âge comme un attribut incontournable du voyageur de foi. Confectionnée en toile grossière, en cuir ou en laine, elle se porte en bandoulière, reposant sur la hanche, ce qui la rend à la fois solide et pratique pour contenir l’essentiel : du pain, un couteau, parfois une gourde, mais jamais de bagage superflu. Son rôle ne se limite pas à l’aspect matériel : la besace fait partie du rituel de bénédiction des pèlerins, au même titre que le bourdon. Le prêtre la remet en signe d’humilité et de dépouillement, rappelant que le pèlerin doit vivre pauvrement, dépendant de l’hospitalité et de la charité rencontrées en chemin.

Le bourdon est un long bâton ferré dont l’usage se répand lors des premiers grands pèlerinages médiévaux. Fabriqué en bois dur – frêne, chêne ou noisetier –, il mesure souvent plus d’un mètre cinquante et se termine par une férule métallique qui renforce son appui au sol et sert, au besoin, à se défendre contre chiens errants ou brigands. Son utilité pratique est multiple : il aide à franchir les gués, à gravir les chemins escarpés et permet parfois de porter une petite gourde ou une calebasse fixée à son sommet. Mais le bourdon revêt surtout une valeur symbolique forte : il représente le soutien de Dieu dans l’épreuve du chemin et renvoie directement à la croix du Christ, que le fidèle porte spirituellement en suivant l’exemple de saint Jacques. Ces deux attributs apparaissent quasiment systématiquement dans l’iconographie romane dans les représentations du pèlerin, souvent ornés de coquilles Saint-Jacques – qui devient elle-même indissociable de l’image de ces fidèles, mais qui ne font pas l’objet d’une bénédiction avant le départ, contrairement à la besace et au bourdon.  

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Car ces objets sont d’une telle importance qu’ils sont bénis par un prêtre avant le voyage du pèlerin. La plus ancienne trace de cette bénédiction remonte au Xe siècle et apparaît dans le Pontifical romano-germanique – un recueil de textes liturgiques en latin. On la retrouve sous différentes formes dans de nombreux livres liturgiques. Le Missale Vicense, imprimé en 1496, comprend par exemple une rubrique : « Benedictio perae seu scarsellae quae datur peregrinantibus » (« Bénédiction de la besace donnée au pèlerin »). Le rituel est, plus tard, parfaitement codifié : on en trouve la transcription dans le Rituale Romanum en 1614. Le rituel se déroule généralement en trois parties : la bénédiction et la remise de la besace, la bénédiction et la remise du bourdon, puis la bénédiction du pèlerin lui-même, demandant protection, « compagnie d’un ange de paix », santé du corps et de l’âme et heureuse arrivée au sanctuaire. Cette tradition présente une double dimension. D’un point de vue spirituel, il place le pèlerin sous la protection divine. Il s’agit ensuite d’une investiture : la remise de la besace et du bourdon confère au fidèle une identité publique et reconnue de pèlerin devant les hommes, et des privilèges juridiques qui le protègent des agressions et des arrestations arbitraires.  

Aujourd’hui, le bourdon n’est plus un équipement récurrent des pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle : certains conservent un bâton en bois, mais beaucoup se munissent de bâton de randonnée, moins traditionnels mais sûrement plus pratique. Idem pour la besace, qui s’est transformée en sac à dos de randonnée. Symboliquement, il représente toujours le dépouillement, et le peu de possessions matérielles que le pèlerin emporte sur sa route.

Anna F.


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