Les Christmas carols, la bande-originale des Noëls anglais

Les emblématiques Christmas carols ont bien souvent traversé la Manche et nous sont familiers. Histoire de ces chants de Noël traditionnels et typiquement britanniques.  

God Rest Ye Merry Gentlemen, O Little Town of Bethlehem, We Wish You a Merry Christmas… Ces Christmas carols, hymnes de Noël venus d’outre-Manche, nous sont souvent familiers. Si Jingle Bells a cependant été créé aux Etats-Unis sans grand succès en 1857 sous l’appellation de « The One Horse Open Sleigh », il est devenu ensuite un succès universel (Vive le vent en France), et l’un des Christmas carols les plus populaires, américain mais de tradition anglaise.

Les chants de fin d’année, païens, latins puis vernaculaires

L’origine des chants de Noël semble remonter aux célébrations du solstice d’hiver, quand on chantait et dansait autour de cercles de pierres. Le mot « carol » vient d’ailleurs de l’ancien français « carole » désignant une danse en cercle accompagnée de chants. Les premiers chants de Noël, en latin, apparurent au IVe siècle à Rome. Le christianisme primitif remplaça en effet les fêtes païennes des Saturnales par les cérémonies de Noël, accompagnées de chants chrétiens. Mais ces hymnes, chantés en latin, étaient peu compréhensibles pour la majorité des gens, et donc peu populaires. C’est saint François d’Assise qui encouragea la création de chants de Noël en langues autochtones (il a aussi créé en 1223 la première crèche vivante). Ces nouvelles mélodies se répandirent alors dans les pays européens.

Les premiers chants de Noël anglais

Les chants de Noël en anglais ont été répertoriés pour la première fois en 1426 dans un ouvrage de John Awdlay, un chapelain du Shropshire, qui mentionne vingt-cinq chants de Noël, probablement chantés par des groupes de wassailers allant de maison en maison.  Le mot « wassail » provient du vieux norrois « ves heill » qui signifie « sois bien et en bonne santé » : les wassailers chantaient en souhaitant la santé et la prospérité à leurs hôtes. La plupart des carols égayaient donc les longues veillées d’hiver dans les villages du Moyen Age. L’imprimerie renforça leur popularité et permit de les diffuser largement. Certains Christmas carols comme Personent hodie, Good King Wenceslas et The Holly and the Ivy, d’origine médiévale, comptent parmi les plus anciennes mélodies encore régulièrement chantées, et leurs sonorités sont très caractéristiques du Moyen Age.

Compositions et paroles, joyeux mélanges

Les paroles et la musique des Christmas carols ne furent pas toujours composés en même temps. Le chant O Come All Ye Faithful  se fonde sur l’hymne médiéval latin Adeste Fidèles et a été mis en forme par John Francis Wade au XVIIIe siècle. La musique de Good King Wenceslas est une danse médiévale des années 1200, tandis que les paroles actuelles furent rédigées au XIXe siècle. C’est l'histoire d'un roi de Bohême bravant le froid de l'hiver pour offrir l'aumône à un paysan pauvre pour la Saint-Étienne (qui a lieu le 26 décembre, le lendemain de Noël). La musique de Ding Dong Merrily on High remonte au milieu des années 1500 : elle apparait dans un livre de danse du compositeur français Thoinot Arbeau, mais les paroles ont été écrites par George Ratcliffe Woodward au début du XXe siècle. A l’inverse, le texte de While Shepherds Watched Their Flocks By Night, décrivant l’Annonciation aux bergers, avait été élaboré au XVIIe siècle et a fait l’objet de plusieurs mises en musique postérieures.

Les chants de Noël mis à mal par le puritanisme

Lorsque Oliver Cromwell et les puritains arrivèrent au pouvoir en Angleterre, les chants et les célébrations festives de Noël, trop marqués selon eux par le paganisme, furent bannis entre 1644 et 1647 par une série d’ordonnances du Parlement, comme l’avaient fait les presbytériens écossais dès 1640. On estimait également que les festivités de Noël étaient devenues trop arrosées et débauchées. En 1656, le Parlement se plaignait que de nombreuses personnes ignoraient tout simplement l'interdiction, par ailleurs inapplicable. Une ballade populaire, The World Turned Upside Down, fut composée pour dénoncer ces lois. Il y eut même des émeutes dans le Kent. Cette interdiction fut levée en 1660 avec la Restauration monarchique. Les Christmas carols n’avaient pas disparu durant ces temps troublés, et rependirent de nouveau librement la joie de Noël.

Les Christmas carol, une tradition ancrée à l’ère victorienne

A l’époque victorienne, Noël devint une fête particulièrement appréciée par les familles et la musique prit une place importante dans les célébrations. Ainsi, chanter des Christmas carols après le repas de Noël devint une tradition. Deux Cornouaillais, William Sandys et Davis Gilbert, commencèrent alors à collecter de vieux chants dans les villages de toute l'Angleterre avant de publier des recueils de Christmas carols.  Cela créa un regain d'intérêt pour les chants de Noël et de nombreux compositeurs en écrivirent de nouveaux, dont beaucoup nous sont encore familiers aujourd'hui, comme God Rest Ye Merry Gentlemen et We Three Kings of Orient. La publication en 1871 de Christmas Carols, New and Old de Henry Ramsden Bramley et Sir John Stainer contribua également au renouveau des chants de Noël dans la Grande-Bretagne victorienne. Longtemps réservé aux soirées familiales, le carol a pris aussi au XIXe siècle une nouvelle dimension dans la société. Durant l’époque victorienne, des groupes d’adultes et d’enfants, retrouvant la tradition médiévale des wassailers, passaient de maisons en maison en chantant des Christmas carols afin de recevoir de la nourriture, des boissons (notamment une boisson chaude et épicée, connue sous le nom de « wassail ») ou de l'argent (pour eux-mêmes ou pour des œuvres de charité). Les musiciens de rues interprétaient à Noël un répertoire de saison laissant une large place aux Christmas carols.  Ainsi, dans Un chant de Noël de Charles Dickens, un chanteur solitaire d’hymnes de Noël vient vocaliser devant le domicile du vieil avare Ebenezer Scrooge… Et dans sa nouvelle Les Sept pauvres voyageurs, le même auteur décrit un groupe de musiciens qui se produisent dans une ville un soir d'hiver.

Charles Dickens, A Christmas Carol, illustrations de John Leech, maison Chapman & Hall, 1843, première édition [Crédits : Wikimedias Commons]


Aujourd’hui, les chanteurs de Noël sont toujours présents, sur les places, dans les rues ou les centres commerciaux. Ils sollicitent des dons pour des œuvres caritatives, des hôpitaux ou des maisons de retraite… qu’ils illuminent aussi de leur chant pendant les fêtes !

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