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Aux sources du « jardin à l’anglaise »

Un nouveau rapport à la nature

C’est au XVIIIe siècle qu’est né le jardin à l'anglaise, témoignant d’un nouveau rapport à la nature. Jusqu’alors, la conception du jardin à la française, découlant du jardin à l'italienne, privilégiait la symétrie et la perspective au travers de parterres structurés géométriquement, faisant écho à l’architecture. On retrouve cette même organisation géométrique dans les jardins hollandais, où l’espace est en général réduit. La nature est ainsi domestiquée, domptée même, comme en témoigne l’art topiaire de la taille des buis.

Il n’est pas étonnant que ce soit le scientifique et philosophe -par ailleurs homme politique- Francis Bacon (1561-1626), qui ait le premier remis en question la rigueur géométrique des jardins. Adversaire de la scolastique, père de l'empirisme, il dénonce cette conception artificielle des « jardins à nœuds » alors en vogue dans l’Angleterre des Tudors. Il exprime cette pensée dans son ouvrage Novum Organum : « on ne triomphe de la nature qu’en lui obéissant ». Ainsi, pour lui, « L'art, c'est l'homme ajouté à la nature ».

Ces théories philosophiques vont trouver un nouveau développement au début du XVIIIe siècle. L’écrivain Joseph Addison (1672-1719), fondateur du magazine The Spectator, et le poète Alexander Pope (1688-1744) reprennent les idées de Bacon : il faut laisser sa liberté à la nature. Addison préfère ainsi « contempler un arbre dans toute la luxuriance de ses branches et de ses rameaux plutôt que lorsqu'il est ainsi coupé et taillé en figure géométrique ». Comme le dira un peu plus tard Jean-Jacques Rousseau, « tout est bien sortant des mains de la nature ». Mais ce sont les peintres qui vont donner corps au concept de jardin à l’anglaise, ou jardin paysager.

L’influence de la peinture

C’est la peinture de paysages qui va révolutionner l’esthétique des jardins au travers de la recherche des points de vue « pittoresques » (étymologiquement liés au peintre, pittore en italien). L’artiste recherche la variété et l’harmonie des coloris qui mettent en valeur les éléments naturels, les ruisseaux, les lacs, les accidents du terrain, les arbres au feuillage coloré ou au tronc irrégulier… Abandonnant la vue géométrique et la ligne droite, il s’attache à la perspective atmosphérique, qui créée des effets de profondeur, par exemple en accentuant les reliefs et en s’appuyant sur la sinuosité des chemins, la diversité des feuillages ou la brume des arrière-plans...

Le peintre et théoricien William Hogarth (1697-1764) parle ainsi de « la beauté d'une ligne ondulée », observant le paysage avec « un nouveau comportement pour que la nature soit bonne ». C’est au peintre et architecte paysagiste William Kent (1685-1748), qui par ailleurs a aussi inventé la poussette, que l’on doit les premiers « jardins à l’anglaise ». A partir de 1731, il redessine les jardins de Stowe House (Buckinghamshire), transformant le jardin à la française en un vaste parc paysager ; son œuvre est poursuivie à partir de 1741 par le paysagiste Lancelot Brown (1716-1783), plus connu sous le nom de Capability Brown. Celui qu’on a nommé « le plus grand jardinier d'Angleterre », à l’instar d’André Le Nôtre pour le France du XVIIe siècle, à conçu plus de 170 « jardins à l’anglaise » dont une grande partie existe encore. Par exemple, on lui doit les jardins du célèbre château baroque de Blenheim (où est né sir Winston Churchill en 1874) ou ceux de Burghley House, résidence de campagne construite au XVIe siècle.

Le succès du « jardin à l’anglaise »

Ce type de jardin, ouvert, s’inspirant de la nature sauvage, est une véritable œuvre d’art privilégiant la notion de paysage. Il exalte la poésie du lieu et doit susciter un effet sur l'âme humaine. Il pousse à la découverte et à la surprise. Il compose ainsi une « peinture vivante ». Il marque aussi une réaction contre la morne architecture des fabriques et des hangars de l’Angleterre préindustrielle du XVIIIe siècle. Il évolue au cours du XVIIIe siècle : d’abord le « jardin anglais idyllique » évoque les paysages de l’Antiquité, un peu plus tard le « jardin anglais sublime » recherche la sobriété, à la fin du siècle le « jardin anglais pittoresque » multiplie les collines et les vallons, jouant sur les contrastes.

Cette conception s’étend dans toute l'Europe à la fin du XVIIIe siècle. En France, un jardin à l'anglaise est réalisé au Petit Trianon à Versailles pour la reine Marie-Antoinette. On y élabore des collines artificielles un petit lac, une grotte, un belvédère… L’époque étant au goût des chinoiseries dont les laques représentent ce type de décor, on parlera de « jardin anglo-chinois » ou « sino-anglais ». L’intérêt nouveau pour la science pousse à remplacer les orangeries par des serres botaniques. La Révolution française verra dans ces jardins à la conception libre et irrégulière, inspirée de la nature, un symbole de liberté s’opposant au carcan des « jardins à la française » et à ses codes stricts, évoquant le temps de l’absolutisme monarchique. 

Toutefois, le « jardin anglais » constitue une recréation idéalisée de la nature finalement éloignée de la nature sauvage. La dimension esthétique prévaut sur les autres considérations, et on place des bancs à des endroits discrets pour contempler un décor qui suscite les affects et l’émotion.

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