Plácido Domingo, la légende vivante de l’opéra
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Né le 21 janvier 1941 à Madrid, Plácido Domingo étudie le chant au Conservatoire de Mexico City où il a rejoint ses parents, tous deux chanteurs, qui y dirigent avec grand succès une troupe de Zarzuela (ce genre lyrique espagnol profondément ancré dans l’histoire, l’âme, la musique ibériques qu’il défend inlassablement à travers le monde). C’est dans cette troupe qu’il connaît son baptême des planches, accompagnant sa mère, Pepita Embil, « la reine de la zarzuela ». Multipliant les expériences musicales et vocales, il rejoint peu à peu l’opéra et c’est le 19 mai 1961 à Monterrey qu’il tient son premier grand rôle de ténor : Alfredo dans La Traviata de Verdi. Après quelques années en Israël où il connaît un rythme effréné de représentations, il commence en 1965 sa carrière internationale qui le propulse parmi les plus grands ténors de sa génération.
Né le 21 janvier 1941 à Madrid, Plácido Domingo étudie le chant au Conservatoire de Mexico City où il a rejoint ses parents, tous deux chanteurs, qui y dirigent avec grand succès une troupe de Zarzuela (ce genre lyrique espagnol profondément ancré dans l’histoire, l’âme, la musique ibériques qu’il défend inlassablement à travers le monde). C’est dans cette troupe qu’il connaît son baptême des planches, accompagnant sa mère, Pepita Embil, « la reine de la zarzuela ». Multipliant les expériences musicales et vocales, il rejoint peu à peu l’opéra et c’est le 19 mai 1961 à Monterrey qu’il tient son premier grand rôle de ténor : Alfredo dans La Traviata de Verdi. Après quelques années en Israël où il connaît un rythme effréné de représentations, il commence en 1965 sa carrière internationale qui le propulse parmi les plus grands ténors de sa génération.
Plácido Domingo, c’est bien sûr le chanteur d’opéra de tous les records. Quand un ténor aborde en moyenne une quarantaine de rôles dans une carrière, l’artiste espagnol en a étudié et chanté 135. Il a de plus à son actif plus de 150 enregistrements audio dont 100 enregistrements d’œuvres intégrales. Menant parallèlement une carrière de chef d’orchestre, il a dirigé plus de 500 représentations. Ajoutons à cela qu’il a dirigé conjointement les opéras de Washington et Los Angeles (il est toujours aujourd’hui le directeur de ce dernier). Il a également créé en 1993 un concours de chant, Operalia, d’où émergent beaucoup de gloires lyriques d’aujourd’hui (Joyce Di Donato, Rolando Villazòn, Nina Stemme, Erwin Schrott…).
Artiste lyrique de tous les exploits, mû par une passion intacte de la scène et de la découverte de nouveaux rôles, boulimique de travail, toujours aux quatre coins du monde sautant allègrement d’un continent à l’autre, Plácido Domingo, 75 ans aujourd’hui, poursuit avec une intensité impressionnante une carrière de plus de 54 ans. On ne s’étonne pas, dès lors, du credo qu’il s’est choisi : « If I rest, I rust » (« Si je me repose, je rouille » !). Mais cet artiste étonnant ne se résume cependant pas à quelques chiffres époustouflants.
Le rayonnement d’une voix
Il est avant tout un grand musicien, ce qui lui a permis de toujours donner des interprétations vocales d’une très grande qualité. Il fait partie de ces chanteurs qui, par un travail incessant, ont acquis une connaissance profonde des partitions abordées et ont su mettre humblement leur voix au service de l’œuvre et du compositeur, sachant ainsi souligner chaque nuance de la ligne mélodique, chaque couleur qui reflète l’âme du personnage.
A l’écouter, on sent très bien qu’il travaille ardemment non seulement sa partie, mais la partition toute entière. Il sait ainsi toujours harmoniser sa voix non seulement avec les autres voix mais aussi avec la musique orchestrale, mettant ainsi admirablement en valeur la composition de l’œuvre et le travail du compositeur. Il est un interprète au sens le plus noble du terme, dans le respect absolu de l’œuvre, de l’écriture propre au compositeur. On ne chante pas Wagner comme on chante Verdi, et Plácido Domingo sait avec une grande maîtrise adapter sa voix à des lignes de chant aussi différentes grâce à sa technique vocale et aux couleurs qu’il lui donne.
Ainsi sa voix, chaude, riche, pleine et rayonnante a su faire de chaque prise de rôle un véritable événement lyrique. Particulièrement à l’aise dans le répertoire italien et notamment dans Verdi, il a tout aussi bien su mettre sa voix au service des répertoires français, russe et allemand avec autant de succès critique et public.
Impossible hélas de détailler ce répertoire où chaque rôle mérite d’être mentionné et étudié, mais comment ne pas citer un rôle en particulier, le rôle d’une vie : l’Otello de Verdi. Cette gageure vocale et actoriale, abordée alors qu’il était très jeune (à 34 ans, en 1975), Plácido Domingo non seulement la relève avec brio mais va définitivement marquer le rôle de son empreinte. Avec plus de 200 représentations sur 30 ans, il ne s’est jamais contenté de reproduire à loisir le même Otello à travers les différentes productions. Bien au contraire, il a su évoluer, mûrir au sein du rôle d’une façon étonnante, ne cessant jamais d’étudier et d’approfondir le rôle, tant vocalement que dramatiquement. Car, oui, Plácido Domingo n’est pas seulement une voix extraordinaire, c’est aussi un acteur consommé.
Un grand acteur lyrique
Enfant de la balle, Plácido Domingo ajoute à une profonde compréhension de la partition un sens inné et remarquable de la scène. Il fait partie de cette race extraordinaire des monstres sacrés. Il apparaît, et quelque chose d’étrange, puissant, envoûtant se passe sur scène. En travailleur et perfectionniste infatigable, il a su au fil des années aller toujours plus loin dans la maîtrise de l’art de l’acteur lyrique et fait de chacune de ses apparitions un événement musical, vocal et actorial hors norme.
La carrière de Plácido Domingo se déploie durant l’ère des enregistrements vidéo des représentations d’opéra. Contrairement à Maria Callas qui fut très réticente à être filmée en scène, estimant que la performance lyrique devait rester un acte éphémère, le chanteur a su tirer parti de ce nouveau média, nous offrant ainsi de précieux documents pour goûter à loisir son art d’acteur-chanteur. A l’instar de Maria Callas, Plácido Domingo a su allier parfaitement les deux corps du chanteur lyrique : le corps qui chante et le corps qui joue – ce qui n’est pas si aisé car la technique vocale lyrique demande au chanteur des efforts très spécifiques qui peuvent entraver le jeu, mais par leur très solide technique vocale et leur parfaite connaissance de la partition, ces deux étoiles lyriques ont su dépasser ces difficultés, voire se servir d’elles pour développer leur art dramatique.
Plácido Domingo, c’est un corps en musique. Il sait parfaitement poser celui-ci sur les lignes musicales majeures et il n’est pas un geste dramatique chez lui qui ne naisse de la musique, la prolongeant, la magnifiant, soulignant sa portée dramatique, en accord avec le livret. Naît alors de cette osmose une évidence bouleversante de son jeu dans lequel il insuffle également toute sa sensibilité et l’empathie qu’il ressent pour cet être immatériel qu’il interprète et qui prend soudain corps, chair et vie devant nos yeux.
Plácido Domingo « baryténor » ?
En 2009, alors que sa voix de ténor connaît l’évolution naturelle d’une descente dans les graves, il commence à aborder des rôles de baryton. C’est avec le rôle-titre de Simon Boccanegra de Verdi qu’il ouvre une nouvelle phase de sa carrière. En six ans, ce sont onze nouveaux rôles qu’il ajoute à son répertoire qui compte ainsi aujourd’hui 146 rôles et plus de 3700 représentations – ce qui fait de sa carrière, selon les critiques et spécialistes de l’opéra, la plus longue et la plus dense de l’histoire du genre lyrique.
Citons parmi ses récentes créations majoritairement verdiennes, en tant que baryton, les rôles titres de Macbeth et Nabucco, ainsi que le rôle de Giorgio Germont (La Traviata) et de Francesco Foscari (I Due Foscari).
Cette audace d’aborder un répertoire de baryton avec une voix qui, bien que plus grave, conserve les couleurs d’une voix de ténor, lui vaut de déclencher une polémique critique. N’est-ce pas une infidélité à l’œuvre ? N’y a-t-il pas le risque de dévoyer l’harmonie originelle des voix conçue par le compositeur ? Interrogé encore récemment sur cette nouvelle aventure lyrique, Plácido Domingo répondait simplement : « Je ne suis pas un ténor, je ne suis pas un baryton, je suis Plácido Domingo. » Cette déclaration pourrait avoir des accents prétentieux mais il n’en est rien. C’est la réponse d’un chanteur qui considère sa carrière non pas en tant que telle mais comme un vaste terrain d’expérimentation, d’apprentissage, d’éternelles découvertes. Certes la voix n’est pas celle d’un baryton, mais sa science musicale et ses talents d’acteur apportent toujours à ses nouveaux personnages quelque chose d’intéressant, d’intelligent et d’unique qui pousse un public toujours aussi enthousiaste et empressé à assister à chacune de ses performances.
Anne-Laetitia GARCIA
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