Rameau, compositeur effréné
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.1764. Jean-Philippe Rameau s'éteint à 81 ans, en pleine gloire. Cent quatre-vingts musiciens appartenant à l'Académie royale de musique et à la chapelle du roi participent au service solennel et interprètent le requiem de Gilles, ouvrage réservé aux rois et aux personnages importants...
.1764. Jean-Philippe Rameau s'éteint à 81 ans, en pleine gloire. Cent quatre-vingts musiciens appartenant à l'Académie royale de musique et à la chapelle du roi participent au service solennel et interprètent le requiem de Gilles, ouvrage réservé aux rois et aux personnages importants...
Quand Rameau arrive à Paris en 1722, personne ne peut imaginer que cet obscur organiste de province déjà âgé recevra un jour de tels honneurs ! Car à une époque où l'on compose jeune et vite, l'une des singularités de Rameau est l'épanouissement tardif de son génie créateur. Durant la première partie de sa vie, erratique, instable, il va de Clermont-Ferrand à Lyon, en passant par Dijon, occupant des emplois d'organiste tout en écrivant des traités théoriques savants sur la musique. Puis il s'établit à Paris, épouse une jeune fille de 19 ans, Marie-Louise Mangot, chanteuse et musicienne, qui lui donnera plusieurs enfants. Bonheur conjugal et vie familiale paisible semblent au rendez-vous. La consécration du compositeur ne va pas tarder...
1733. Depuis trois ans Rameau dirige à Paris l'orchestre privé du fermier général et amateur d'art Alexandre de la Pouplinière. Il a cinquante ans et pratiquement rien composé (quelques cantates et pièces de clavecin), alors que Bach, Haendel et Vivaldi, ses contemporains, ont derrière eux l'essentiel de leur oeuvre. Mais Rameau a trouvé le domaine où son génie pourra enfin s'épanouir : la scène lyrique. Avec le librettiste l'abbé Pellegrin il compose sa première tragédie lyrique, Hippolite et Aricie, qui sera jouée en 1733 chez La Pouplinière avant de triompher à l'Académie royale de musique. « Il y a là-dedans de la musique pour dix opéras : cet homme nous éclipsera tous ! » s'exclame Campra. Voici Rameau propulsé d'emblée au zénith de l'art lyrique français. Débute alors une carrière fulgurante. Il ne cessera plus de composer jusqu'à sa mort. Tragédies ou comédies lyriques, pastorales héroïques...Une trentaine d'ouvrages dramatiques. Il rattrape le temps perdu ! En 1745 il devient compositeur officiel de la Cour. En 1757 l'Académie Royale de musique conclut un contrat d'exclusivité avec lui, ce qui est exceptionnel.
Mais le triomphe de Rameau, qui monopolise la scène parisienne, en crispe plus d'un...Les Lullystes d'abord qui trouvent sa musique trop audacieuse. Mélodiste et rythmicien éblouissant, précurseur de l'orchestration moderne, il est en effet musicalement un homme de l'avenir. Mais cette musique nouvelle s'exprime dans des formes jugées surannées par certains, celles du théâtre lyrique à la française avec ses machineries, ses décors somptueux, son goût pour le spectaculaire, le merveilleux et la mythologie. En 1754 éclate ainsi la « querelle des bouffons » qui oppose le vieux Rameau aux encyclopédistes, menés par Rousseau, défenseurs de l'opéra bouffe italien, plus simple et naturel. Il faut avouer que le caractère difficile de Rameau, homme secret, renfermé, fier et cassant avec ses détracteurs n'arrange pas les choses. Il s'est fait des ennemis et en particulier Rousseau...
Même si les « Bouffons italiens » perdent la bataille, ils finiront par triompher et le théâtre lyrique français tombera en désuétude après la mort de Rameau. Celui-ci toutefois n'aurait pu donner toute la mesure de son génie dans l'opéra italien qui alterne arias virtuoses et récitatifs, n'offrant qu'un rôle secondaire à l'orchestre. Le théâtre lyrique français, spectacle complet avec ses airs instrumentaux, ses intermèdes musicaux avec danses, ses choeurs, ses airs et récitatifs chantants convenait mieux au symphoniste qu'était Rameau. Il aborda ainsi tous les genres lyriques, composant cinq « tragédies lyriques », ces « grands spectacles » basés sur la mythologie (Hippolite et Aricie, Dardanus, Les Boréades etc...), six « ballets héroïques », ces pièces comportant des actes autonomes unis par un thème, avec chorégraphie, choeurs et airs virtuoses. ( Les Indes galantes, Les fêtes d'Hébé, Les fêtes de Polymnie...) ; mais aussi des « pastorales héroïques » et leur monde de bergers, nymphes, princes et princesses (Zaïs, Acanthe et Céphise...) , des « comédies lyriques » qui font la part belle au comique (Platée, Les Paladins...) Une grande variété d'oeuvres que l'année Rameau nous donnera l'occasion de redécouvrir, notamment lors des festivals estivaux à Beaune et à la Chaise Dieu.
B.Valat
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