Les routes de l’encens, le commerce à grande échelle
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Dès l’Antiquité, un vaste réseau de pistes caravanières et de voies maritimes est utilisé pour transporter une résine très prisée : l’encens. Cette résine parfumée, extraite des arbres Boswellia sacra du sud de l’Arabie et de la Corne de l’Afrique, est utilisée pour les rituels religieux et en médecine. Sa valeur est telle qu’elle circule sur des milliers de kilomètres, du désert d’Arabie jusqu’aux temples d’Égypte, aux marchés de Rome et aux ports d’Inde.
A partir du Ier millénaire avant notre ère, des royaumes prospèrent grâce au contrôle de cette marchandise. Les Sabéens, les Qatabanais et surtout l’Hadramaout organisent la production, prélèvent des taxes et protègent les caravanes. Leur richesse repose sur une logistique impressionnante : puits creusés dans le désert, forteresses pour sécuriser le passage, cités-oasis où les caravanes s’arrêtent. À Shabwa, capitale de l’Hadramaout, les entrepôts regorgent de l’encens destiné à la région méditerranéenne.
Les caravanes traversent l’Arabie du Sud jusqu’aux villes nabatéennes du Néguev, comme Avdat ou Mamshit, avant de rejoindre Gaza et la Méditerranée. Mais peu à peu, les routes maritimes gagnent en importance. Les ports de Qanīʾ, sur la côte yéménite, ou de Sumhuram, dans le Dhofar, expédient directement la précieuse résine vers l’Inde et l’Afrique orientale. Grâce aux vents de mousson, les navires romains partant d’Égypte peuvent atteindre plus rapidement les côtes arabiques et indiennes, bouleversant les anciens équilibres.
Les routes de l’encens ne sont pas seulement des axes économiques : elles deviennent un enjeu politique majeur. Les Nabatéens tirent profit de leur position stratégique en contrôlant Pétra et les passages du désert. L’Empire romain cherche à réduire leur influence en développant ses propres liaisons maritimes via la mer Rouge. Chaque puissance qui domine ces routes y trouve une source de revenus considérable et un moyen d’affirmer son autorité.
À partir du IIIe siècle de notre ère, l’importance des routes terrestres décline. Les liaisons maritimes plus directes, les guerres entre Byzance et la Perse impactent la demande. Les ports de la mer Rouge et de la péninsule Arabique s’intègrent dans de nouveaux circuits commerciaux qui relient l’Inde, l’Afrique orientale et la Méditerranée. Les vestiges de cités caravanières du Néguev, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO, rappellent le rôle de ces relais dans l’économie du désert, quand les ports de Qanīʾ et de Sumhuram témoignent de l’ouverture maritime de l’Arabie antique. Avec une circulation organisés sur plusieurs continents, l’encens aura été, avec l’étain, le lapis lazuli ou les épices, un des premiers produits — pardonnez l’anachronisme — « mondialisés ».
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