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« Deux Hommes contemplant la Lune »  Caspar Friedrich

Caspar Friedrich en trois tableaux

En 2024 on célébrera les 250 ans de la naissance du peintre Caspar David Friedrich (1774-1840). Le plus grand peintre romantique allemand sera à l’honneur dans plusieurs expositions, dans sa ville natale de Greifswald, mais surtout à Hambourg et à Berlin, qui conservent de grandes collections de ses tableaux, ainsi qu’à Dresde, où il s’était installé et où il est mort.

Le romantisme allemand trouve son origine à la fin du XVIIIe siècle dans le mouvement Sturm und Drang (littéralement « Tempête et Passion »), qui mettait l’accent sur l'émotion et l'expression de soi. L'écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe en est une figure emblématique avec en particulier « Les Souffrances du jeune Werther » (1774).

C. D. Friedrich, figure essentielle de la peinture romantique allemande, recherche le sublime dans la dimension mystique et spirituelle de la nature, à contre-courant du réalisme des paysages des peintres français ou anglais contemporains. Un mouvement spécifiquement germanique exprimé par le philosophe Friedrich von Schelling, dans « Du rapport des arts plastiques avec la nature » en 1807 : « L'artiste doit suivre l'esprit de la nature qui est à l'œuvre au cœur des choses et ne s'exprimer par la forme et le dessin que comme s'il n'était question que de symboles. »

Découvrez trois tableaux de C. D. Friedrich

Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818 Hambourg Kunsthalle.jpg

« Le Voyageur contemplant une mer de nuages » (Der Wanderer über dem Nebelmeer),

huile sur toile, 74,8 x 98,4 cm, vers 1818, Kunsthalle de Hambourg.

C’est assurément le tableau le plus célèbre du peintre, et sans doute un de ceux qui révèle le mieux sa pensée philosophique et spirituelle. Le paysage nous relie à la nature, et nous permet d’accéder au divin, ainsi que l’écrit Friedrich : « Le divin est partout jusque dans un grain de sable ».

Au premier plan, traité avec des teintes plus sombres, un homme se découpe de dos au sommet d’un rocher. Cette mise en scène d’un personnage vu de derrière, dite Rückenfigur, est caractéristique de la peinture romantique allemande et surtout de Friedrich dans ce qu’il nomme sa « stratégie de composition ». L’homme est représenté en vêtements de ville et tenant une canne, ce n’est donc pas un randonneur. Il se dresse face à une montagne émergeant des brumes et des rochers, inspirée de nombreux croquis et relevés que l’artiste effectuait sur place, par exemple dans les montagnes près de l’Elbe. Le tiers supérieur du tableau est occupé par le ciel, et complète la perception de l’espace par la lumière de la « perspective atmosphérique ».

Le tableau renferme ainsi une dimension spirituelle : l’homme confronté à l'immensité de la nature, à l’avenir inconnu, et finalement à Dieu, évoqué peut-être par la montagne lointaine. Il invite l’homme à une réflexion spirituelle sur lui-même pour atteindre le divin.


« Deux Hommes contemplant la Lune »  Caspar Friedrich

« Deux Hommes contemplant la Lune » (Zwei Männer in Betrachtung des Mondes),

huile sur toile, 35 × 44 cm, 1819-1820, Galerie Neue Meister de l’Albertinum de Dresde.

Par son petit format et sa perception des couleurs presque monochrome, l'œuvre occupe une place exceptionnelle dans l'œuvre de Friedrich. On en connaît une autre version peinte vers 1825-1830, acquise en 2000 par le Metropolitan Museum of Art de New York. Une variante, mettant en scène un homme et une femme plutôt que deux hommes, a été réalisée vers 1824 et est conservée à la Alte Nationalgalerie de Berlin.

Sur le tableau de Dresde, deux hommes, de dos, sont placés à gauche de la composition et contemplent la lune au centre, avec un arbre déraciné à droite, dans un décor de rochers. Selon certaines interprétations, les deux protagonistes seraient Friedrich lui-même à droite et son disciple August Heinrich ou bien son ami Johan Christian Dahl à qui il avait offert le tableau.

Au-delà de sa dimension mélancolique et poétique de la nature, l’œuvre offre plusieurs hypothèses d’interprétation. C’est l’époque de la « persécution des démagogues », de ceux qui contestaient les Décrets de Carlsbad édictés le 20 septembre 1819 sous l'égide de la Prusse et de l’Autriche du chancelier Metternich visant à réprimer les idées libérales ou nationales au sein de la Confédération germanique. L’arbre déraciné serait une allusion à un État-nation allemand, auquel font écho les costumes traditionnels germaniques des personnages, la lune évoquant alors l’espoir. Friedrich aurait dit lui-même des deux protagonistes lors d’une discussion : « ils font des activités démagogiques ». Comme l’artiste était très religieux, on a pu aussi y voir le symbole du paganisme, l’arbre déraciné, vaincu par le christianisme, la lune croissante et montante…

Samuel Beckett, qui avait fait un voyage de six mois en Allemagne en 1936-1937, a déclaré plus tard que le tableau avait été à l’origine de sa pièce « En attendant Godot ». L'écrivain Stéphane Lambert a consacré un essai sur ce lien entre la pièce de Beckett et la toile de Friedrich : « Ce qui nous frappe encore dans l’œuvre de Friedrich, c’est sa fondamentale ambivalence : il dit tout et son contraire. L’attrait de l’homme pour la nature et le sentiment d’en être coupé. La conscience implacable de la fin et l’idée concomitante d’un continuel commencement… ». Stéphane LAMBERT, Avant Godot, éd. Arléa, coll. La Rencontre, 2016.


Le Watzmann Caspar Friedrich

« Le Watzmann »,

huile sur toile, 136 × 170 cm, 1824-1825,  Alte Nationalgalerie de Berlin

C. D. Friedrich a présenté cette œuvre pour la première fois à l'exposition d'art annuelle de Dresde en 1825. Son format en fait un de ses plus grands tableaux. Le titre évoque la montagne Watzmann, située dans les Alpes au sud de la Bavière près de l’Autriche, région où Friedrich ne s’était jamais rendu. Le peintre s’est inspiré d'une étude à l'aquarelle de son élève Johann August Heinrich réalisée en 1821 ainsi que du tableau de Ludwig Richter conservé actuellement à la Neue Pinakothek de Munich. Friedrich a en outre utilisé un croquis à l'aquarelle qu’il avait fait en 1821 de l’Erdbeerkopf dans les montagnes du Harz, recomposant un paysage pour partie imaginaire.

La lumière et l'ombre mettent en évidence les formes triangulaires des sommets, ainsi que des amas rocheux au premier plan ; deux pics ensoleillés culminent, dominant la composition. On y a vu, comme dans le tableau « Le Voyageur contemplant une mer de nuages », une évocation de Dieu et de l’éternité. La fascination de Friedrich pour les montagnes est liée à un monde sans limites, une nature immense que l'être humain ne peut saisir qu'avec ses émotions et sa contemplation intérieures.

Le peintre se réfère ainsi à la grandeur et l'inaccessibilité de l'essence divine. Il a écrit : « L'art n'est pas l'artiste mais ce à quoi il doit aspirer ! L'art est infini, le but de tous les artistes, toutes les connaissances, tous les savoirs ».

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