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Les Français au Japon sous Napoléon III : une histoire méconnue

Le shogunat

Meiji

Les 20 et 21 octobre 1600, la bataille de Sekigahara, surnommée au Japon « la bataille qui décida de l'avenir du pays », donne le pouvoir à Tokugawa Ieyasu qui prend le titre de shogun en 1603. Le shogunat, c’est un titre donné initialement au général en chef, mais depuis 1185 plusieurs dynasties de shogun avaient dirigé de facto le Japon féodal. L’empereur avait été cantonné aux fonctions religieuses et de représentation, alors que le vrai dirigeant politique était le shogun. Avec Tokugawa Ieyasu s’ouvre au début du XVIIe siècle « l’Epoque d’Edo » ou « période Tokugawa », qui se termine en 1868 avec la restauration du pouvoir de l’empereur Meiji.

 

Edo, l’ancienne Tokyo

Edo, village de pêcheurs dont le nom signifie « porte de la rivière », devient à partir de 1603 la résidence du shogun et le centre du pouvoir, alors que l’empereur continue de résider à Kyoto, la capitale. Edo prendra le nom Tokyo (« la capitale de l'Est ») lorsque l’empereur Meiji prendra le pouvoir en 1867-1868 et se fixera à Tokyo, ouvrant la fameuse « Ere Meiji » marquant l’ouverture du Japon au monde et sa modernisation à marche forcée qui en fera une grande puissance. Cependant sait-on que cette entrée dans le monde moderne a commencé quelques années avant l’Ere Meiji, sous le dernier shogun, principalement grâce à l’action de la France de Napoléon III ?

 

De l’isolement à l’ouverture

Durant l’Epoque Edo, les shoguns de la famille Tokugawa avait réorganisé l'État et donné deux siècles et demi de paix au Japon, mais au prix d’un isolement presque total avec l’Occident. Une hiérarchie rigide, stratifiée, fondée sur l’idéologie néo-confucéenne qui existait aussi dans la Corée voisine de la Période Joseon, avait maintenu un type de système féodal où les seigneurs, les daimyōs, prêtaient allégeance au shogun. Par ailleurs, le christianisme implanté auparavant au XVIe siècle était strictement interdit et durement réprimé. Après une période de prospérité et de développement du début du XVIIe siècle au milieu du XVIIIe siècle, des facteurs de crise avaient commencé à émerger. Au XIXe siècle, la pression occidentale s’était accentuée alors que les shoguns connaissaient des difficultés politiques à l’intérieur du pays. Les contacts diplomatiques avec la France se développent sous Napoléon III et vont aboutir à une véritable influence française durant plusieurs années.

 

La diplomatie française au Japon

Un traité d'amitié et de commerce est signé entre la France et le Japon à Edo le 9 octobre 1858 par le diplomate Jean-Baptiste Louis Gros, par ailleurs un des pionniers de la photographie. Cinq ports, à Edo, Kōbe, Nagasaki, Niigata et Yokohama sont alors ouverts aux commerçants français. L’année suivante, en 1859, Gustave Duchesne de Bellecourt est nommé consul général à Edo. En 1860, la France, alliée aux Britanniques durant la seconde guerre de l'opium en Chine, met à sac le palais d'été près de Pékin, renforçant le prestige de la France auprès des Japonais. Des écoles françaises sont ouvertes, on publie des dictionnaires franco-japonais.

Par ailleurs, le commerce de la soie renforce les liens : Lyon, centre européen de cette production, a été durement touchée par la maladie des vers à soie au milieu du XIXe siècle. La France importe de la soie brute et des vers résistant à la maladie depuis la Japon. Un jumelage est établi ensuite entre Lyon et Yokohama, où sont établis des négociants français, faisant de Lyon la première place mondiale du commerce de la soie. Enfin, trois ambassades japonaises sont envoyées en France, en 1862, 1863 et 1867.

Duchesne de Bellecourt

La modernisation du Japon par la France, l’œuvre de Léon Roches

Le 7 octobre 1863, Léon Roches, diplomate expérimenté, est nommé consul général de France à Edo. Il arrive en 1864, succédant à Duchesne de Bellecourt qui avait connu quelques difficultés en raison de l’activisme des opposants à l’ouverture vers l’Occident. Depuis 1860, Yoshinobu exerce le pouvoir auprès du jeune shogun Tokugawa Iemochi (1858-1866), succédant au régent Li Naosuke assassiné. Très vite, Léon Roches gagne la confiance de Yoshinobu, lequel devient le shogun Tokugawa Yoshinobu en 1866. S’ensuit alors un développement spectaculaire des relations diplomatiques, culturelles, commerciales, industrielles et militaires, bénéfiques aux deux pays.

 

Yoshinobu

Un ambitieux programme de développement industriel est établi par le shogun, qui valorise avec l’aide de la France les exportations de soie et l’exploitation des ressources minières. En 1865 est ouverte une ligne de navigation directe entre la France et le Japon, assurée par la Compagnie des Messageries Impériales. En 1866, une ambassade permanente est construite à Yokohama. Des ingénieurs français forment les Japonais aux technologies occidentales. Ainsi, une centaine d’ouvriers français et d’ingénieurs établissent les premières usines modernes, produisant entre autres des phares, des briques, des systèmes de transport d'eau…. Un collège franco-japonais est créé à Yokohama en 1865.

 

La France arme le Japon

Léonce Verny, ingénieur arrivé au Japon en 1864, construit le premier arsenal militaire moderne du Japon à Yokosuka et y fonde une école d’ingénieurs. En juin 1865, la France livre 15 canons au Japon. La flotte française soutient le shogun menacé par les guerres menées par les clans aristocratiques. La France joue alors un rôle central dans la modernisation militaire du Japon. En 1867, une mission militaire française avec le lieutenant d’artillerie promu capitaine Jules Brunet arrive à Yokohama pour moderniser les armées du shogun. Elle forme 10 000 hommes, organisés en sept régiments d'infanterie, un bataillon de cavalerie et quatre bataillons d'artillerie. Des armes modernes, en particulier des fusils Minié, sont importés de France.

Une guerre civile, la Guerre de Boshin, éclate alors en 1867, plusieurs seigneurs locaux de l’Ouest, soutenus par les Britanniques, tentant de renverser le shogun Tokugawa Yoshinobu pour restaurer le pouvoir impérial de Mutsuhito devenu l’empereur Meiji le 3 février 1867. Brunet, qui sera appelé « le dernier samouraï », défend le shogun qui finit par abdiquer pacifiquement et finira paisiblement ses jours en 1912. Le 3 janvier 1868, est proclamé à Kyoto le retour de « l’ancienne monarchie », l’Ere Meiji commence alors. En dépit de son soutien au shogunat, la France va continuer à jouer un rôle clé dans l'introduction des technologies modernes au Japon.

Par Thierry Soulard

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Au IVe siècle, un clan originaire de la région de Nara, la première capitale du Japon, établit un pouvoir centralisé sur l'archipel jusque là désuni. Au XIIe siècle, pour faire face au désordre et à la corruption, émergent les samouraïs dont le suzerain sera le shogun. Cette société "féodale" durera jusqu'au XIXe s et l'ère Meiji, celle des empereurs établis à Tokyo. Notamment à Kyoto, où résidèrent les shoguns Ashikoga, nous découvrirons la richesse de l'art nippon, certes influencé par la Chine mais qui a su créer ses propres formes. Le pavillon d'or illustre ainsi la splendeur du patrimoine japonais. À Kamakura, dans les nombreux temples, nous évoquerons le bouddhisme zen qui coexiste avec le shintoïsme, religion traditionnelle japonaise. Les shoguns de Kamakura durent au, XIIIe siècle, faire face aux Mongols qui depuis la Corée, tentèrent en vain d'envahir l'archipel. A Nikko, les temples baroques illustrent la florissante période Edo des shoguns Tokugawa (XVIIe-XIXe s).

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