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Istanbul et l’Europe du Sud à l’honneur du 10ème Marathon des mots

Cette année à Toulouse, du 26 au 29 juin 2014, Istanbul, la jeunesse de Turquie et de l’Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal, Grèce) seront à l’honneur pour un cycle de lectures et de rencontres thématiques. 
L’occasion de rencontrer la fine fleur des auteurs contemporains et d’entendre de larges extraits de leurs œuvres, grâce aux nombreuses lectures qui sont la marque de ce festival du Marathon des Mots depuis sa création par Olivier Poivre d’Arvor.

Timour Muhidine, professeur à l’Inalco en littérature Turque, traducteur de nombreux auteurs dont Nedim Gürsel, auteur ou co-auteur lui-même de plusieurs livres dont une toute récente anthologie de littérature turque parue chez Galaade, « Sur les rives du Soleil », y sera présent. Il sera notamment accompagné de certains écrivains dont quelques voyageurs d’Intermèdes ont eu le privilège de faire la connaissance lors du premier Voyage littéraire à Istanbul inauguré en avril 2013.

Cet homme qui se décrit volontiers comme « atypique », conférer l’article que les Echos du Nord lui consacrait (lien vers cet article : https://www.pasdecalais.fr/L-Echo-du-Pas-de-Calais2), est en outre directeur de l’excellente collection des lettres turques chez Actes Sud, chercheur pour IFEA d’Istanbul (Institut Français d’Etudes Anatoliennes) pour lequel il rédige notamment une étude complète sur la littérature turque à l’aube du millénaire (lien: https://www.ifea-istanbul.net/index.php/fr/)

et….conférencier depuis 2013 chez Intermèdes.

De lecture plus synthétique, cet article paru dans le monde diplomatique en mai 2012, sous le titre, « Histoire, Lumières sur le Bosphore » , illustre sa profonde connaissance d’Istanbul, et de ses écrivains. Le voici en intégralité ci-dessous :

« Rares sont les ouvrages en langue française consacrés aux répercussions de la modernité européenne en Turquie. C’est pourtant une donnée essentielle à la compréhension de l’évolution et des tensions qui traversent ce pays. La période de transition inaugurée par les réformes dites des Tanzimat (1839-1876) est particulièrement déterminante. L’ensemble des structures étatiques du vieil Empire ottoman connaissent alors une refonte : l’armée et l’administration sont les principaux vecteurs d’une modernité dont témoignent en parallèle la presse, l’industrie du livre et les théâtres. C’est ce dont rend compte l’ouvrage classique d’Ahmet Hamdi Tanpınar, paru en 1939 et réédité dans une version revue et corrigée (1). Premier professeur (en 1939) de littérature turque moderne à l’université d’Istanbul et écrivain majeur, il propose une lecture très éclairante de l’histoire culturelle de la Turquie et une analyse de ses aspirations, parfois chaotiques, à la modernité, en étudiant aussi bien les œuvres des écrivains et intellectuels que la place des traductions ou l’apparition de l’essai critique.

Catherine Pinguet aborde cette confrontation par une tout autre voie : en retraçant l’établissement de la photographie, à la période charnière de l’Empire ottoman que furent les années suivant la guerre de Crimée (1860-1900) (2). Les influences et présences étrangères se multiplient (conseillers militaires, ingénieurs ou aventuriers venus de toute l’Europe), suscitant un savoureux métissage qu’incarnent les frères Abdullah, photographes arméniens. Au-delà d’une analyse des clichés orientalistes en vogue à l’époque, l’auteure propose une radiographie des échanges entre le vieil Orient et un Occident triomphant à l’aube du XXe siècle, appuyée sur une documentation de première main (archives ottomanes, documents familiaux) et sur la richesse iconographique de la collection que Pierre de Gigors a rassemblée à Paris depuis quarante ans — métiers, communautés, calèches et bateaux du Bosphore, bâtiments à la beauté hiératique d’une capitale au bord de l’abîme…

Avec Yachar Kemal, c’est une autre étape de la mutation de la Turquie qui est abordée : celle du post-kémalisme, des années 1950 marquées par une forte industrialisation, par les réformes agraires et par la mutation rapide des campagnes. Né en 1922, cet auteur d’origine kurde est souvent considéré comme le plus grand romancier turc, héraut des brigands et des légendes d’Anatolie. Plusieurs de ses romans viennent enfin de reparaître, et une anthologie inédite de huit de ses reportages pour le quotidien de centre gauche Cumhuriyet, entre 1952 et 1973, permet de découvrir ce qui constituera le matériau de ses fictions (3). A la suite d’une de ses enquêtes, en 1953, dénonçant la présence immuable des structures religieuses dans le Sud-Est anatolien, son licenciement sera exigé par le gouvernement conservateur. Rien d’inhabituel pour Kemal, dont les prises de position susciteront régulièrement des poursuites. En 1995 encore, une interview accordée au Spiegel lui vaudra une condamnation à vingt mois de prison.

Du littoral égéen à l’Anatolie centrale, ce sont les paysans, les petits employés, les contrebandiers de la frontière syrienne ou encore de jeunes ingénieurs des eaux et forêts que ces reportages font vivre. La richesse des informations, la vivacité mélancolique des dialogues où s’exprime une population habituellement sans voix et le lyrisme propre à Kemal se conjuguent pour faire de cette description d’un monde quasiment disparu une œuvre saisissante. Qu’il conte la misère et la grandeur du travail des pêcheurs d’éponges dans le golfe d’Ayvalık, déploie l’exode des paysans anatoliens partis s’établir dans la mégapole ou parcoure Kayseri, alors bourgade de province modelée par ses traditions, c’est la beauté sombre d’une Turquie prise dans les travaux et les jours qui affleure. »

Timour Muhidine, Chercheur à l’IEFA.

(1) Ahmet Hamdi Tanpınar, Histoire de la littérature turque au XIXe siècle, Sindbad - Actes Sud, Arles, 2012. (2) Catherine Pinguet, Istanbul, photographes et sultans, 1840-1900, CNRS Editions, Paris, 2011. (3) Yachar Kemal, Pêcheurs d’éponges, Bleu autour, Saint-Pourçain-sur-Sioule, 2011. Egalement : La Saga de Mèmed le Mince, Gallimard, coll. « Quarto », Paris, 2011.

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