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Du collectionneur au musée, un miracle américain : John Pierpont Morgan (1837-1913), « le dernier grand seigneur ».

Un héritier talentueux

John Pierpont Morgan

John Pierpont Morgan est né le 17 avril 1837 à Hartford dans le Connecticut. C’est le fils du banquier Junius Spencer Morgan (1813-1890), dont les ancêtres étaient arrivés du Pays de Galles au XVIIe siècle, et de Juliet Pierpont (1816–1884), fille du poète et marchand John Pierpont. Il fréquente The English High School de Boston, spécialisée en mathématiques appliquées au commerce. Touché en avril 1852 par un rhumatisme articulaire qui le fera souffrir toute sa vie, il part plusieurs mois aux Açores. Après son diplôme de l’école de commerce, ses parents l’envoient dans un pensionnat suisse où il apprend le français puis à l'université de Göttingen pour perfectionner son allemand. Il y étudie l’histoire de l’art et obtient un diplôme. Ces années de jeunesse sont à l’origine de sa future passion pour l’art et la culture européenne. Après un séjour à Londres, il revient aux Etats-Unis et se lance dans les affaires.

A 20 ans, en 1857, il se forme dans des entreprises partenaires de la banque de son père, avant de rejoindre ce dernier en 1861 dans la J. Pierpont Morgan Company. Il n’hésite pas à spéculer, dans le commerce du café puis dans la vente d'armes durant la guerre de Sécession (1861-1865). Il achète des fusils usagés qu’il revend après une remise en état. Ces armes s’avérant souvent défectueuses, il fait l’objet de poursuites, sans conséquences. Par ailleurs, il a payé pour être dispensé de ses obligations militaires. La banque Morgan, l’une des plus solides de Wall Street, se développe durant cette période par les achats et ventes d'obligations de l'Union.

Le triomphe de la banque Morgan

Les Morgan père et fils s’enrichissent en rachetant de petites compagnies qu’ils revendent après les avoir restructurées. Ils profitent de la période de dépression économique des années 1870 et constituent progressivement des trusts gigantesques en fusionnant des entreprises, arrivant à exercer des positions de monopole. En France, ils émettent « l'emprunt Morgan » de 1871 afin de payer les indemnités de guerre permettant l’évacuation du territoire par les armées prussiennes à la suite de la défaite française de 1870.

En 1871, le père et le fils s’associent au banquier de Philadelphie Anthony Drexel pour former en 1871 Drexel, Morgan & Co, qui prendra le nom de J.P. Morgan & Co dans les années 1890 à la mort de son père et de celle de Drexel. La banque est à l’origine de l’actuelle holding JPMorgan Chase, dont le siège social est aujourd’hui un imposant gratte-ciel au 383 Madison Avenue à New-York.

Skyline New York

L’âge d’or de l’acier

J.-P. Morgan est un acteur essentiel de cet âge d’or de la finance (Gilded Age selon l’expression de l'écrivain Mark Twain), aux côtés de ceux que l’on appelle les « titans » de l’industrie, les Rockefeller, Astor, Vanderbilt ou Carnegie… Se fondant sur le pouvoir financier de sa banque, il investit massivement dans les chemins de fer, l'acier et l'équipement électrique.

En 1898, il contrôle plus de la moitié des lignes de chemin de fer (environ 78 400 km de voies ferrées). Fusionnant les grandes usines métallurgiques, rachetant pour une somme colossale celle de son principal concurrent Andrew Carnegie, il constitue en 1901 un gigantesque monopole, le trust de l’acier, l’US Steel, premier sidérurgiste mondial. Il est toutefois limité en 1902 par le Sherman Act voulu par le président Theodore Roosevelt qui souhaite préserver la concurrence. Entre 1897 et 1904, 4 277 compagnies ont été regroupées en 257 trusts, qu’on appellerait aujourd’hui holding, au cours d’opérations qu’on nommait « morganizations ».

La fée électricité

Ampoule électrique Edison

A partir des années 1870, Morgan finance Thomas Edison, afin de fonder une compagnie pour développer l'éclairage individuel avec des lampes électriques (Edison General Electric Company). Toutefois, en 1892, il l’oblige à fusionner avec General Electric, qu’il venait de fonder à la suite d’un accord avec un concurrent d’Edison. En 1900, l'inventeur Nikola Tesla avait soumis à Morgan le projet d’un système de communication sans fil transatlantique basé sur ses théories de la conduction électrique terrestre et atmosphérique. Mais le projet est abandonné en 1906, le financier refusant d’investir toujours plus d’argent…

Des succès, des échecs et un miracle…

Morgan a sauvé à deux reprises l’économie américaine. En 1895, alors que le Trésor américain n’avait plus de réserve d’or, il a apporté ses financements et ceux des Rothschild. Lors du krach de 1907, il prête des sommes colossales, puisque les Etats-Unis n’avaient pas de banque centrale. Enfermant dans la bibliothèque de son manoir les principaux financiers américains, il obtient -difficilement- leur appui.

En 1902, Morgan subit une de ses rares défaites pour la construction d’une nouvelle ligne de métro à Londres, devant Charles Tyson Yerkes, appuyé par le Parlement britannique. Surtout, son principal échec fut son regroupement des grandes lignes de transports maritimes de l'Atlantique dans la compagnie International Mercantile Marine Co. (IMMC). Cette dernière n'était pas aussi rentable qu’espéré. Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, le célèbre naufrage du Titanic, financé par IMMC, a été un désastre financier pour la compagnie. Mais la Providence (ou la chance) veillait sur Morgan, qui avait annulé à la dernière minute son voyage sur le paquebot, préférant rester avec sa maîtresse dans une station balnéaire d’Aix-les-Bains en France…

Le « roi des collectionneurs américains »

Mort le 31 mars 1913, au Grand Hotel Plaza à Rome, lors d’un voyage, il laisse quatre enfants de son second mariage avec Frances Louisa "Fanny" Tracy (sa première épouse était décédée quatre mois après son mariage). Le seul garçon, JP Morgan Jr. (1867-1943), lui succédera dans ses affaires. Sa succession était de 68,3 millions de dollars (équivalent de 1,39 milliards de dollars actuels). Il avait plusieurs maisons aux Etats-Unis et à l’étranger, qu’il léguera en partie au gouvernement américain. Il avait aussi fait de gros dons aux œuvres charitables. Surtout, il laisse une extraordinaire collection d’œuvres d’art représentant environ 50 millions de dollars de l’époque.

Le nom de John Pierpont Morgan est passé dans l'Histoire de l'Art comme celui d’un des plus importants collectionneurs d'art de tous les temps : manuscrits enluminés, tableaux, meubles, sculptures et objets d'art entre autres. Tous les ans, il se rendait en Europe ou parfois en Egypte. Il était en relation avec les marchands d’art européens, par exemple le parisien René Gimpel (1881-1945), qui écrivit dans ses carnets : « Célèbre collectionneur, c'est grâce à lui que l'Amérique possède ses trésors d'art… Ce fut le dernier grand seigneur américain. »

 

A l’origine de musées à New-York

Pierpont Morgan Library

John Pierpont Morgan a été président du Metropolitan Museum of Art (MET) de 1904 à sa mort. Généreux mécène, il offrit de nombreuses œuvres d’art à ce musée fondé en 1870, assurant ainsi son développement. De 1911 à sa mort, il y exposa sa collection, récupérée par son fils en 1915. Il fit aussi des dons à l'American Museum of Natural History, au British Museum, à la Groton School, à l'Université de Harvard, au Trinity College de sa ville natale de Hartford…

C’est dans sa maison sur la 36e rue, près de Madison Avenue à New York, qu’en 1924 son fils J. P. Morgan Jr fonde en mémoire de son père la Pierpont Morgan Library, aujourd’hui Morgan Library and Museum, à la fois musée et bibliothèque de recherche. Le musée comprend la villa et la bibliothèque adjacente que son père avait fait construire par l'architecte Charles Follen McKim entre 1902 et 1906 pour abriter ses collections. D'inspiration Renaissance italienne, l’architecture s'inspire du palais du Té à Mantoue. Une annexe fut ajoutée en 1928. On peut admirer des tableaux de Memling, de Dürer, du Pérugin, de Raphaël mais aussi de Degas, Cézanne ou Gauguin entre beaucoup d’autres, ainsi que de précieux manuscrits et des lettres autographes. Cette collection inestimable, riche de 350 000 pièces, en fait un des plus importants musées de New-York.

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