Boston et la Nouvelle-Angleterre, berceau d’un âge d’or américain

À l’aube des années 1800, les États-Unis s’engagent dans une phase d’expansion remarquable, tant sur le plan territorial que démographique. Cette période voit la jeune nation s’affirmer avec force comme puissance économique et industrielle. Depuis les premiers pas coloniaux, symbolisés par la fondation de Plymouth en 1620 par des pèlerins venus chercher la liberté religieuse, jusqu’aux événements majeurs de la Révolution, comme les combats de Lexington et Concord en 1775 ou encore la célèbre Boston Tea Party, la Nouvelle-Angleterre se révèle être un théâtre majeur de ces transformations historiques. C’est là que s’est forgée l’âme politique et culturelle d’un pays promis à un éclat sans précédent au siècle suivant.

Au cours du XIXe siècle, les États-Unis s’imposent également comme une force culturelle : les universités Harvard et Yale acquièrent alors une renommée internationale, tandis que la région connaît un foisonnement intellectuel donnant naissance à des œuvres classiques de la littérature américaine. Parmi les auteurs majeurs se distinguent Henry David Thoreau, Mark Twain, Louisa May Alcott, Herman Melville et Harriet Beecher Stowe. Cette dernière publie en 1852 un roman abolitionniste qui bouleverse la société américaine et souligne le rôle du Nord comme refuge des esclaves fugitifs, souvent soutenus par la communauté Shaker.

À la fin du siècle, la prodigieuse richesse des industriels américains s’exprime dans la construction de fabuleuses demeures, notamment à Newport, dans le Rhode Island, où la famille Vanderbilt fait ériger Marble House et The Breakers. Ces mécènes fondent également des collections picturales remarquables qui constituent aujourd’hui le socle du Musée des Beaux-Arts et du Musée Isabella Stewart Gardner à Boston, ainsi que du Clark Art Institute dans les Berkshires. Réputée pour sa douceur de vivre, la Nouvelle-Angleterre se pare de maisons en bois colorées qui tranchent avec les ocres flamboyants de ses paysages automnaux, qu’il s’agisse du mont Greylock dans les Berkshires ou de la presqu’île du cap Cod. C’est dans ce paysage emblématique, porteur d’un héritage littéraire, artistique et révolutionnaire, que s’incarne l’essence de l’aventure américaine.