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Les grandes cathédrales gothiques : Bourges, Chartres, Reims, Amiens et Beauvais, le « gothique classique ».Thierry SoulardSous le règne de Philippe Auguste (1180-1223), on assiste à une rationalisation et à un début de standardisation de la construction qui abaisse le coût de ces gouffres financiers qu’étaient les cathédrales, permettant toujours plus d’ambition dans le gigantisme. Ainsi, après les exploits des premiers édifices gothiques marqués par la diversité et la multiplicité des solutions, telles les tribunes, de grands courants homogènes s’élaborent, donnant naissance à ce que l’on a appelé le « style gothique classique ».La cathédrale de Bourges, commencée à partir de 1195, recherche une unification de son immense espace intérieur à cinq nefs, avec un étagement des volumes quasiment unique. La cathédrale de Chartres, reconstruite après l’incendie de 1194 sur l’ancien édifice roman de l’évêque Fulbert, s’affirme comme un modèle : de nouveaux types de piles, des fenêtres à deux lancettes surmontées d’une rose, une élévation à trois niveaux avec un triforium, des travées rectangulaires, des arcs-boutants complexes…Ces formules sont reprises et développées à la prestigieuse cathédrale de Reims, écrin des sacres royaux, à Amiens, la plus grande des cathédrales françaises et à Beauvais, dont le chevet bat un record de hauteur. Ces monuments prestigieux, archétypes des cathédrales gothiques, vont diffuser leur modèle sur de larges aires géographiques. 1- La cathédrale de Bourges, une ambition exceptionnelle. 2- La cathédrale de Chartres, les solutions d’avenir d’un édifice homogène 3- La cathédrale de Reims, somptueux écrin des sacres royaux 4- La cathédrale d’Amiens, gigantisme et perfection. 5- Les ambitions interrompues de la cathédrale de Beauvais. La diffusion du modèle chartrain.