Atteinte dès le XVe siècle dans sa suprématie maritime, la République de Venise se tourne alors vers la terre ferme, qu’elle soumet, et beaucoup de familles patriciennes, converties à l’agriculture et aux plaisirs champêtres, parsèment l’espace rural de résidences embellies par l’art des architectes, peintres à fresque, sculpteurs et jardiniers. Dès le début du XVIe siècle, la villa des évêques de Padoue à Luvigliana, oeuvre de Falconetto, en est un exemple remarquable. C’est plus tard que se manifeste le génie novateur, mais nourri de l’étude de l’Antiquité, du grand architecte vénitien Andrea Palladio. Autour de Vicence les villas dont il donne le dessin fixent des types pour ses disciples et la postérité. Ignoré du reste de l’Italie, mais adopté par l’Angleterre, le palladianisme va dominer en Vénétie jusqu’en plein XVIIIe siècle. Un accent plus baroque est apporté par la fastueuse villa du doge Pisani où G.B. Tiepolo a peint le plafond allégorique du grand salon.