Le “judéo-christianisme” : réalité historique ou invention tardive de savants ?
On a longtemps enseigné la “séparation” nette et rapide entre le judaïsme et le christianisme. Les courants, ou groupes, visés par la polémique chrétienne abondent à partir du IIe siècle. On condamne à tour de bras des idées et des personnes reconnaissant Jésus comme le Christ mais censées s’écarter des chemins définis. Au XVIe siècle, on appela “judéochristianisme” ces supposées déviances, et l’on continue depuis. S’agit-il vraiment d’entités hybrides et autonomes constituant une “troisième voie” entre les deux religions désormais distinctes ? Ou bien de produits provisoires, des no man’s lands qui, en dépit des décisions proclamées, occupèrent aussi les espaces au moins jusqu’à la fin du IVe siècle ?