Le baptême de Vladimir, grand prince de Kiev, en 988, marque l’avènement du christianisme en Russie, bientôt suivi par celui d’une architecture héritée de Byzance mais profondément modelée par le génie local. L’église typiquement russe se définit par une croix grecque inscrite dans un carré, avec une coupole en forme extérieure de calotte ou de bulbe. Réprouvant en principe la sculpture, la décoration intérieure, très abondante et pénétrée des principes de la spiritualité orthodoxe, comprend des fresques ainsi que des icônes peintes sur bois qu’assemble traditionnellement sur cinq rangs l’iconostase à l’entrée du sanctuaire. Au cours des siècles, ce schéma subira maintes variations qui lui permettront d’absorber les apports de la Renaissance venue d’Italie, du baroque dit Narychkine, du rococo illustré par l’architecte Rastrelli et du néo-classicisme. C’est ce que nous observerons à Kiev et Novgorod, puis au monastère de Serguiev Possad, à Moscou dans les cathédrales du Kremlin et maints autres édifices, enfin à Saint-Petersbourg dans les monuments religieux dûs aux règnes de Pierre Ier, Elisabeth et Catherine II.