Monet à Giverny
Au départ, une nécessité : loger une véritable tribu. Sa famille mais aussi celle de la veuve Hoschédé qui deviendra sa seconde femme. Il fallait donc une grande demeure. Ce sera Giverny. Il y découvre les plaisirs du jardinage, le feu d’artifice des couleurs des plantes. Il va façonner le lieu, détourner l’eau pour en faire un étang, racheter des terrains parce qu’on voulait y abattre des arbres qu’il peignait, faire construire un pont à la japonaise… Pour la première fois dans l’histoire de l’art, un artiste fabrique son motif, ce n’est plus l’art qui copie la nature mais la nature qui doit se conformer aux nécessités de l’art. Monet s’y retranche, éconduit les fâcheux pour n’y recevoir que des visiteurs choisis (dont Clémenceau). Pas de temps à perdre en mondanités quand on bouleverse l’histoire de la peinture. Giverny. Il s’y installe le jour où meurt Manet. Tout un symbole.