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La Chine des Han - Les routes de la Soie mènent aussi à Rome

La très belle exposition qui se tient au Musée Guimet, à Paris, jusqu’au 1er mars 2015, traite d’une époque fondamentale dans l’histoire de la Chine : l’Empire des Han, quatre siècles (de 206 avant J.-C. à 220 de notre ère), qui ont été marqués par la stabilité politique et la prospérité économique. Les Qin qui ont précédé les Han, avaient bien préparé le terrain, sous le Premier Empereur, Qin Shi Huangdi, grand unificateur du territoire mais aussi de la monnaie, des poids et mesures, de l’écriture… Les quelques 200 œuvres qui sont présentées résument la création sous les Han. Elles appartiennent principalement à la sphère funéraire. Elles révèlent un art de vivre très abouti à travers les jades, les bronzes, les céramiques, les objets de laque, souvent découverts récemment par les archéologues, et attestent d’une délicatesse, d’un humanisme et d’une création que l’exposition compare à l’avancée de l’Empire romain, au même moment, dans la culture occidentale...

A cette époque de l’histoire universelle, quatre empires se partageaient le gouvernement de la planète. C’est, miracle de l’histoire, une période de stabilité politique qui rend possible la circulation des hommes, des idées et des marchandises. Ces empires sont : la Chine des Han, l’Inde du Nord des Kouchans, l’Empire des Parthes et celui des Romains. Les Parthes sont apparentés aux Scythes et se sont installés vers le troisième siècle avant J.-C. dans le nord-est de l’Iran. Sous Mithridate 1er, la Parthie s’étend sur l’ensemble de l’Iran et sur la Mésopotamie, y règnent les Séleucides jusqu’à leur élimination par les Sassanides. Cette histoire est racontée en images, sur les bas-reliefs de Persépolis, en Iran. La Chine est celle de Huangdi et on se souvient de l’extraordinaire découverte archéologique faite il y a quelques années près de Xi’an : six mille hommes plus grands que nature dont pas un ne ressemble à son voisin. On dit que leur visage a pu être moulé sur des êtres vivants… Huangdi, monté sur le trône en – 246, mort en 210 avant J.-C., était un despote féroce et un grand bâtisseur. Il avait ordonné la construction de son tombeau dès son accession au trône et construit en même temps un palais qui pouvait accueillir 10.000 personnes et qui nécessita sept cent mille ouvriers, sans oublier la Grande Muraille dont il commande la réunion des bribes déjà existantes.
Le premier empereur des Han, Liu Bang, était une petit fonctionnaire issu du peuple sous les Qin, devenu chef de bandes insurgées et qui réussit à vaincre ses opposants. Il choisit de fixer sa capitale à Chang- An, l’actuel Xi’an, et la fortifie de remparts, de fortins, puis il construit des canaux et des routes. On peut dire que Huangdi avait fondé la Chine et que les Han allaient assurer sa prospérité et lui donner une civilisation extrêmement raffinée. Cette dynastie a connu deux époques : les Han antérieurs de – 202 à 6 et les Han postérieurs de 25 à 220. C’est sous les Han que s’établirent les contacts avec l’Occident. L’empereur Wou-ti, monté sur le trône en – 140 et qui régna cinquante-trois ans consolida le pouvoir de la dynastie. Confucius était devenu le maître à penser de l’empire qui comptait alors quarante provinces et vingt-cinq petits royaumes annexés. La capitale dépassait un demi-million d’habitants: c’était, sans doute, la première ville du monde. C’est là que sont concentrées les industries et les manufactures. Les Chinois continuent à honorer les ancêtres, ils sont persuadés que le monde se partage entre le yin et le yang. Le bouddhisme ne se développera qu’après les Han.
La menace extérieure s’appelle les Huns qui sont déjà, en – 167, parvenus aux portes de la capitale Ch’ang-An et ont brûlé un palais impérial. Pour leur faire face, Wou-ti s’allie au peuple des Yue-Tche, plus à l’ouest, eux-mêmes vainqueurs de la Sogdiane et de la Bactriane mais également victimes des Huns dans le Kan sou. S’ensuivirent des ambassades plus ou moins fructueuses et finalement Wou-ti remporta la victoire sur les Huns en 102 av. J.-C. et les Chinois de ramener au pays des milliers de chevaux et d’étalons, exceptionnels coursiers qui, des années plus tard feraient la réputation de la cavalerie Tang. La route de la Soie s’ouvrait, bientôt les caravanes iraient jusqu’en Parthie chargées de soie, bien sûr mais aussi d’or, de cannelle…Tous les Etats bordant cette route devinrent vassaux de la Chine. Les ambassadeurs chinois ont-ils entendu parler, là, des romains ? On imagine qu’il ne peut en être autrement quand on sait que la première ambassade chinoise gagna la Parthie sous Mithridate II qui régna de – 124 à – 88 et que Mithridate entama des relations avec Rome. Nul ne doute donc que les Chinois rencontrèrent les Romains en Parthie. De toutes ces rencontres, les Chinois firent leur profit : utilisation des chevaux au combat, alors que jusque-là ils tiraient les chars de guerre, mise au point d’armures plus souples, sur le modèle des Huns, sans oublier le décor de ces armures avec l’introduction d’un style animalier qui fut adapté à la conception chinoise. C’est ainsi que les tigres, dragons et autres lions ailés apparaissent pour garder à l’extérieur des tombeaux Han. De même les peuples de l’Asie centrale avaient, sous l’impulsion grecque, développé des arts originaux dont on trouve des traces dans les objets trouvés dans les tombeaux. C’est de cette époque que date le développement de l’art animalier chez les Chinois. C’est bien sous les Han que s’est mise en œuvre la volonté d’ouverture vers l’Ouest.
Et puis il y eut les routes de la Soie maritimes qui eurent pour principal port d’échanges, Alexandrie. Ces routes passaient par l’Inde et par l’Egypte. A l’autre bout du globe, ce qui décida Rome à se tourner vers l’Orient fut la seconde guerre contre Carthage (- 218 / - 201), dix-sept années au cours desquelles le général Hannibal envahit l’Italie. Heureusement Scipion imposa à l’Africain une défaite : Carthage était détruite ! (répondant au vœu du vieux Caton). L’Empire romain étend alors son influence sur l’Asie, la Thrace, la Syrie, l’Egypte. A Pergame, le roi Attale III fait de Rome son héritière, dont le destin s’inscrit en lettres de gloire.
Les deux empires que sont la Chine et l’Empire romain sont destinés à se rencontrer !
En 166 de notre ère, débarquèrent en Chine des hommes qui se disaient romains. Sans doute pas originaires de Rome mais citoyens de l’empire Romain. Quelle témérité ! Une longue chaîne humaine, passant par les caravansérails, les ports, les villes étapes : tout ça pour que parvienne en Italie l’encens, les parfums, la soie, la pourpre de Tyr, les perles et les gemmes d’Asie, et même les esclaves qui se négociaient à prix d’or. Ainsi on pouvait voir les Romains vêtus de lin d’Egypte et de laine de Milet tandis que les femmes parées de soies chinoises, brodées à Alexandrie, arboraient des perles d’Asie et répandaient les effluves des parfums d’Arabie. Leurs demeures portaient aussi les marques de cette ouverture entre les deux mondes avec les marbres d’Asie, les statues d’Orient, les tentures brodées et les brûle-parfums, sans oublier la table où le poivre et les épices flattaient les palais.
La Chine des Han : quatre siècles qui loin d’être obscurs démontrent une civilisation, une sensibilité, un humanisme, une finesse bouleversants. A partir du IIIème siècle, le voyage devient plus aléatoire, Le monde entre en turbulence. Les derniers Han s’entredéchirent et les Huns de Mongolie reviennent à la charge avec une invasion dévastatrice. A l’autre extrémité du globe, les Romains subissent une crise intérieure de grande ampleur. Aux frontières menacent les Goths, les Francs et les Sassanides qui passent l’Euphrate. Le Vieux Monde craque. Au IVème siècle, Rome n’est plus dans Rome, elle est à Constantinople. En 395, Théodose est le dernier à régner sur l’ensemble de l’Empire romain. Le monde méditerranéen cesse toute relation avec l’Extrême-Orient. Il faudra attendre le XIIIème siècle pour que les premières rumeurs de l’Orient viennent aux oreilles des hommes de la Méditerranée occidentale. Elle est portée par les Mongols derrière leur chef, Gengis Khan, qui progressent vers la Perse, la mer Noire, la Hongrie, Vienne et même la côte Adriatique. L’avancée mongole cesse en 1241, des émissaires partent quêter des informations vers l’Orient, c’est la première fois, depuis des siècles, que s’ouvre à nouveau le chemin de l’Asie centrale.

I. Aubert

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